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art

Du latin ars, « habileté », « savoir-faire », « méthode » (correspond au grec tekhnè, qui a donné « technique » en français). - A l’origine, toute pratique qui met en œuvre un savoir-faire, une technique. - À partir du xviiie siècle (« beaux-arts »), toutes les activités humaines consacrées à la production du beau. - Plus généralement, tout ce qui est l’œuvre de l’homme (l'artificiel}, par opposition aux créations de la nature (le naturel). • Si l'artisan possède l'art, au sens du métier et de l'habileté manuelle, l'artiste crée des œuvres d'art, c'est-à-dire des ouvrages susceptibles d'être jugés beaux et d'exprimer un idéal esthétique. • D'après Kant, les beaux-arts donnent des objets sensibles, qu'ils soient eux-mêmes beaux ou laids, une description belle : « la beauté artistique est la belle représentation d'une chose », et non la représentation d'une belle chose.

 

art, manière de faire une chose selon les règles. Plus particulièrement, depuis le XIXe siècle, expression par une création esthétique : beaux-arts. — Le problème philosophique le plus général est celui de la fonction de l'art : 1° On a d'abord pensé qu'elle était d'exprimer la « beauté ». Or, qu'est-ce que la beauté? Une telle notion peut-elle avoir une valeur objective ou relève-t-elle au contraire du jugement personnel de chacun? Une chose est-elle belle parce que je la juge belle, ou est-ce que je la juge belle parce qu'elle est réellement belle? De Platon à Kant, les philosophes ont cherché à fonder l'objectivité de l'art et de la beauté. Le beau, disait Kant, est « ce qui plaît universellement, bien qu'on ne puisse le justifier intellectuellement » ; et corrélativement on a pensé qu'il existait une "beauté en soi", un idéal universel, duquel les œuvres d'art doivent se rapprocher dans la mesure du possible. Cette conception classique de l'art insistait sur certaines dominantes, comme l'harmonie, la pureté, la noblesse, la sérénité, l'élévation des sentiments. Une madone de Raphaël, un sermon de Bossuet, un édifice de Mansart, une sonate d'église en donnent assez bien l'idée. La fonction de l'art était d'idéaliser la réalité; 2° L'histoire de l'art nous amène en fait à dissocier la beauté d'une œuvre d'art et la représentation d'une chose belle. L'art peut être beau et évoquer la charogne (Baudelaire), le vil (la Goulue de Toulouse-Lautrec), le grotesque (le Nain de Vélasquez), l'horrible (Bosch). Sa fonction est de nous révéler ce que Malraux appelle la « part nocturne du monde », celle qui échappe’ à notre regard quotidien et que les convenances ou les traditions sociales nous détournent de regarder. Goya dénonçait la représentation du beau comme un « mensonge » et un « aveuglement ». Selon une conception plus moderne, l'art est éminemment réaliste : sa fonction n'est pas d'exprimer la beauté, mais de bien exprimer le réel. En conclusion, disons qu'à la notion de "beauté" se substitue aujourd'hui celle d'« authenticité » ; ce qu'une œuvre exprime d'une manière authentique possède une réalité indépendante de nous : les œuvres de Van Gogh expriment une certaine vision tragique du monde; nous pouvons ne pas avoir envie de regarder un Van Gogh, nous ne pouvons pas faire que le tragique n'existe pas dans ses œuvres. C'est en ce sens que l'œuvre d'art possède une réalité objective indépendante de la sensibilité de chacun.

ART

♦ « L’art, dit Bacon, c’est l’homme ajouté à la nature », c’est-à-dire tout procédé - fruit de la liberté et de la raison humaines - utilisé en vue d’une production témoignant du savoir-faire de l’artisan ou plus spécialement de l’artiste lorsque, dans ce dernier cas, les techniques utilisées visent à satisfaire le sentiment esthétique ou artistique. L’étymologie confirme cette notion de savoir-faire. Le latin ars et le grec teknê sont à l’origine du terme moderne. Ces mots désignaient toutes les activités qui résultent d’une aptitude non innée, mais acquise par un apprentissage approprié en vue d’une science, d’une technique, d’un métier. ♦ Au sens le plus général, mais un peu vieilli, c’est l’ensemble des procédés produisant un résultat. On parle encore, ainsi, des « arts mécaniques », de l’« art culinaire », etc. Le Moyen Age nomme « arts libéraux » l’ensemble des études dans les facultés de philosophie : il comprend le trivium (grammaire, rhétorique et logique) et le quadrivium (arithmétique, géométrie, astronomie et musique). ♦ Le sens le plus fréquent relève de l’esthétique et désigne ce qu’on nommait autrefois les « beaux-arts » ; les formes classiques de l’art ainsi entendu permettaient de le définir par son effort pour produire de la beauté, mais son évolution au cours des dernières décennies aussi bien que les difficultés rencontrées lorsqu’il s’agit de définir une beauté pure qui puisse valoir pour toutes les cultures et toutes les époques, mènent les esthéticiens contemporains à renoncer à toute allusion au beau. (« La notion de beauté ne cesse d’être dangereuse que pour devenir inutile : elle nomme plutôt qu’elle ne résout le problème », M. Dufrenne.) Dès lors, l’art apparaît comme un domaine particulier de la pratique humaine, qui participe aussi bien du ludique que de la recherche plus intellectualisée (cf. Vinci : « La peinture est chose mentale »), et dont la valorisation (en particulier économique) dans notre société a trop aisément occulté la ressemblance avec le travail. ♦ Les appellations « arts primitifs » et « arts populaires » témoignent de la façon dont l’histoire de l’art a été classiquement établie en fonction de critères de légitimation européens, émanant des classes dirigeantes : l’intérêt porté depuis quelques décennies à ces formes d’expression (ainsi qu’à l’art brut) coïncide évidemment avec une conscience moins triomphaliste de l’Occident et avec les transformations de la discipline historique elle-même.

ART 1. A l’origine, art désigne toute activité humaine visant à produire des résultats. L'art s’opposait ainsi à la nature, puissance productive non humaine. On trouve les traces de ce sens dans les oppositions entre l'artificiel et le naturel, entre l’artifice et la nature. En conséquence, les textes qui usent de ce sens (par exemple, ceux des philosophes antiques, Platon, Aristote) parlent d'art aussi bien pour l’activité du savant, que pour celle de l’artiste ou pour celle de l’artisan. 2. Sens général : habileté, savoir-faire (monter une mayonnaise, c'est un art). 3. Depuis le xviiie siècle, le mot art est limité à la production de choses reconnues comme belles, d’œuvres ayant un but esthétique. L'art alors s’oppose à la science qui vise à connaître les choses et à l’artisanat qui produit des objets utiles. Mais les objets utiles peuvent aussi être beaux et on parlera d'art populaire : c’est donc que les frontières ne sont pas très nettes entre l’art et la technique. ART (n. m.) 1. — Ensemble de procédés servant à produire quelque chose, opposé à science. 2. — Habileté, savoir-faire. 3. — Tout procédé de production en tant qu’il naît de l’homme, qu’il est appris ; opposé à nature ; cf. artificiel. 4. — (Auj.) Tout ce qui concerne la production des objets esthétiques ; opposé à technique.  

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