Aristote et la mimesis
La tendance à l'imitation est instinctive chez l'homme et dès l'enfance. Sur ce point il se distingue de tous les autres êtres, par son aptitude très développée à l'imitation. C'est par l'imitation qu'il acquiert ses premières connaissances, c'est par elle que tous éprouvent du plaisir. La preuve en est visiblement fournie par les faits : des objets réels que nous ne pouvons pas regarder sans éprouver du déplaisir, nous en contemplons avec plaisir l'image la plus fidèle ; c'est le cas des bêtes sauvages les plus repoussantes et des cadavres. La cause en est que l'acquisition d'une connaissance ravit non seulement le philosophe, mais tous les humains, même s'ils ne goûtent pas longtemps cette satisfaction. Ils ont du plaisir à regarder ces images, dont la vue d'abord les instruit et les fait raisonner sur chacune. S'il arrive qu'ils n'aient pas encore vu l'objet représenté, ce n'est pas l'imitation qui produit le plaisir, mais la parfaite exécution, Ou la couleur ou une autre cause du même ordre. Comme la tendance à l'imitation nous est naturelle, ainsi que le goût de l'harmonie et du rythme ( ). à l'origine les hommes les plus aptes par leur nature a ces exercices ont donné peu à peu naissance a la poésie par leurs improvisations. ARISTOTE.
Questions 1) Dégagez l'idée principale du texte et les différentes étapes de l'argumentation. 2) Expliquez d'après le texte pourquoi ce qui nous déplaît dans la réalité peut nous plaire dans une oeuvre d'art. 3) Essai personnel : le but de l'art est-il de représenter la réalité ? Partie du programme abordée : L'art. Analyse du sujet : Un beau et célèbre texte valorisant la notion, naturelle aux yeux d'Aristote, de l'imitation. Conseils pratiques : Rappelez le point de vue de Platon (et plus tard de Pascal) condamnant l'art car fondé sur l'imitation imparfaite du monde des idées. Aristote défend au contraire ici la validité du monde réel. Pour la 3e question, analysez avec rigueur la notion de représentation, et ses fondements métaphysiques. Bibliographie :
- ARISTOTE, Poétique, Vrin.
- HEIDEGGER, Chemins qui ne mènent nulle part, I, Gallimard.
- PASCAL, Pensées, Gallimard.
- PLATON, La République, Garnier-Flammarion.
Difficulté du sujet : ** Nature du sujet : Classique.
mimesis (n. f., emprunté au grec, « imitation »). Dans sa Poétique (vers 344 av. J.-C.), Aristote considère que la mimests est le fondement de la littérature non lyrique mais une telle représentation du réel (et d’abord des actions des hommes) n'est pas une plate copie. Cette théorie de l'imitation a été un des principes de la poétique de l'âge classique, et de manière générale, selon le critique E. Auerbach (Mimesis, 1946), la représentation du réel serait un des buts fondamentaux de la littérature occidentale.
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- Le plus grand défaut du Moyen Age dans le domaine de la pensée, ce fut sans doute qu'il s'écarta constamment du texte, à un tel point qu'on ne connaissait plus de la Bible ou d'Aristote que les commentaires des commentaires qu'on en avait faits. C'est en cela que c'est véritablement le Moyen Age de la pensée, puisqu'il s'agissait alors d'une pensée sans objet, dangereusement indépendante et soumise par là à certaines idées de l'esprit tout à fait arbitraires.