Aristote: En quoi consiste le vivant ?
Aristote s'est tout particulièrement intéressé aux êtres vivants et s'est efforcé d'en comprendre les propriétés. Pour lui, la vie est un principe de mouvement qui trouve son origine dans l'âme, dont il distingue trois niveaux : l'âme végétative, animale et raisonnable. La possibilité pour les êtres vivants de se nourrir et de se mouvoir est une propriété de l'âme. L'âme est le principe général de la vie et ne peut être séparée du corps.
Problématique
La vie est un principe de distinction entre ce qui est animé et inanimé. Aristote se demande comment il est possible d'expliquer l'unité des êtres vivants. Pour lui, le rôle de l'âme est d'être le principe de toutes les facultés du vivant.
Enjeux
Lame, pour Aristote, n'est pas seulement un principe spirituel, immatériel. Elle est liée directement à la matière. Elle donne vie au corps en assurant la permanence du fonctionnement des parties qui la composent. Cette conception est en rupture avec la doctrine platonicienne qui oppose lame et le corps. A une vision idéaliste, Aristote substitue une approche que l'on pourrait presque qualifier de matérialiste, quoiqu'il faille nuancer dans la mesure où lame apparaît comme un principe vital.
En quoi consiste le vivant ?
Nous posons donc comme point de départ de notre enquête, que l'animé diffère de l'inanimé par la vie. Or le terme "vie" reçoit plusieurs acceptions, et il suffit qu'une seule d'entre elles se trouve réalisée dans un sujet pour que nous disions qu'il vit : que ce soit, par exemple, l'intellect, la sensation, le mouvement et le repos selon le lieu, ou encore le mouvement de nutrition, le décroissement et l'accroissement. C'est aussi pourquoi tous les végétaux semblent bien avoir la vie, car il apparaît, en fait, qu'ils ont en eux-mêmes une faculté et un principe tel que, grâce à lui, ils reçoivent accroissement et décroissement selon des directions locales contraires. En effet, ce n'est pas seulement vers le haut qu'ils s'accroissent, à l'exclusion du bas, mais c'est pareillement dans ces deux directions ; ils se développent ainsi progressivement de tous côtés et continuent à vivre aussi longtemps qu'ils sont capables d'absorber la nourriture. Cette faculté peut être séparée des autres, bien que les autres ne puissent l'être d'elle, chez les êtres mortels du moins. Le fait est manifeste dans les végétaux, car aucune des autres facultés de l'âme ne leur appartient. C'est donc en vertu de ce principe que tous les êtres vivants possèdent la vie. Quant à l'animal, c'est la sensation qui est à la base de son organisation : même, en effet, les êtres qui ne se meuvent pas et qui ne se déplacent pas, du moment qu'ils possèdent la sensation, nous les appelons des animaux et non plus seulement des vivants. Maintenant, parmi les différentes sensations, il en est une qui appartient primordialement à tous les animaux : c'est le toucher. Et de même que la faculté nutritive peut être séparée du toucher et de toute sensation, ainsi le toucher peut l'être lui-même des autres sens (Par faculté nutritive, nous entendons cette partie de l'âme que les végétaux eux-mêmes ont en partage ; les animaux, eux, possèdent manifestement tous le sens du toucher). Mais pour quelle raison en est-il ainsi dans chacun de ces cas, nous en parlerons plus tard. Pour l'instant, contentons-nous de dire que l'âme est le principe des fonctions que nous avons indiquées et qu'elle est définie par elles, savoir par les facultés motrice, sensitive, dianoétique, et par le mouvement.
Vrin, 1969, trod. Tricot.
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