ARISTODÈME, ARTÉMIS, ASCLÉPIOS, ATHÉNA, ASÔPOS, ASTYANAX
- ARISTODÈME. Cet Héraclide, fils d’Aristomachos, prépara avec ses frères, Téménos et Cresphontès, la conquête du Péloponnèse. Mais il omit de consulter l’oracle d’Apollon. Il mourut, foudroyé. Il était le père d’Eurysthénès et de Proclès, auxquels il laissa son royaume de Laconie en partage.
- ARTÉMIS. Appelée Diane par les Romains, Artémis est la fille de Zeus et de Léto. Elle naquit dans l’île de Délos le même jour qu’Apollon, son frère jumeau, auquel elle emprunte bien souvent les traits de caractère et les attributs. Armée de flèches, elle tue impitoyablement ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont osé insulter sa personne divine et celle de sa mère, notamment les enfants de Niobé, et Orion, qui avait tenté de la séduire. D'une manière générale, elle est responsable des morts soudaines : ses flèches sont toujours précises, foudroyantes de rapidité et mortelles; comme Apollon, elle se trouve aux côtés des Troyens contre les Grecs et oblige Agamemnon, coupable de s’être vanté de la surpasser au tir à l’arc, à lui sacrifier Iphigénie, qu’elle sauve à la dernière extrémité. Belle, chaste et vierge, ombrageuse et jalouse de ses talents de chasseresse, elle punit Actéon, qui prétendait la surpasser, en le transformant en cerf et le faisant dévorer par ses chiens. Dans le monde antique, on connaît toutefois plusieurs Artémis. Ainsi, en Tauride, on adorait une Artémis, cruelle déesse montée sur un char traîné par deux taureaux. Elle portait un flambeau à la main, et son front était surmonté d’un croissant de lune. On lui sacrifiait les étrangers; Oreste, grâce à sa sœur Iphigénie, put s’enfuir et échapper à cette sauvage coutume. Une autre Artémis, celle d’Ephèse, diffère de la déesse traditionnelle : en effet, loin de se refuser à l’amour, elle s’y livre sans retenue et nourrit, grâce à ses multiples mamelles gonflées de lait, les hommes et la Terre. Cependant, malgré toutes ces confusions, l’Artémis grecque demeure la chasseresse et la chaste, et c’est sous ces traits et ces attributs qu’elle figure dans la plupart des légendes.
- ASCAGNE. La tradition la plus courante fait d’Ascagne le fils d’Énée et de Créuse. Selon d’autres versions de sa légende, il serait issu d’Énée et de Lavinie. Après la ruine de Troie, une flamme aurait tournoyé au-dessus de sa tête, et Énée, dans ce phénomène, aurait découvert un présage favorable à la recherche d’un nouvel établissement, décidant de fonder une colonie en Italie. On s’accorde pour attribuer au fils d’Enée la construction d’Albe-la-Longue. On lui reconnaît le surnom de Iule et on en fait l’ancêtre de la célèbre famille romaine Julia.
- ASCALAPHOS. 1 ° Fils d’Arès et d’Astyoché, Ascalaphos commanda un corps de Minyens d’Orchomène à Troie et périt sous les coups de Déiphobos, un des fils du roi Priam. 2° Lorsque Hadès permit à Perséphone de regagner le monde des vivants, à condition qu’elle n’eût rien mangé au cours de son séjour dans les Enfers, Ascalaphos, l’un de .ses gardiens, prétendit que la déesse avait mordu une grenade, au mépris de l’avertissement qu’on lui avait donné. Déméter, mère de Perséphone, châtia le trop zélé bavard en le métamorphosant en chouette.
- ASCLÉPIOS. Hésiode et Pindare nous ont conté l’histoire de ce dieu de la Médecine si célèbre dans l’Antiquité que les Romains eux-mêmes l’adoptèrent et le vénérèrent sous le nom d’Esculape. Séduite par Apollon, sa mère, Coronis, fille de Phlégyas roi de Thessalie, ne devait jamais le connaître Si l’on en croit la légende, elle trompa son amant divin avec un mortel, lschys; Apollon, informé de l’infidélité de son amante, la tua. Mais au moment où le corps de Coronis commençait à se consumer sur le bûcher funéraire, pris de remords, le dieu arracha son fils vivant des entrailles de sa mère morte et le confia à Chiron. Asclépios apprit de ce sage et savant centaure l’art de composer des simples et de fabriquer des remèdes. Bientôt, il acquit une habileté telle que non seulement il réussit à guérir les malades, mais à ressusciter les morts; Glaucos, Tyndare, Hippolyte, en particulier, lui doivent leur retour à la vie. Devant les plaintes d’Hadès, qui redoutait de fermer les portes de son royaume, faute de sujets, et qui craignait aussi que l’ordre de la nature ne fût troublé par des guérisons miraculeuses, Zeus, un jour, foudroya le trop zélé Asclépios, Pour venger la mort de son fils, Apollon tua les Cy-clopes, artisans de la foudre, et fut en punition condamné par les dieux à un court exil sur la Terre. Malgré sa mort tragique, Asclépios eut droit, dans l’Antiquité, aux honneurs divins, et nombreux étaient les infirmes, les aveugles, et les malades qui venaient dans ses sanctuaires, notamment à Épidaure, demander la guérison ou l’apaisement de leurs souffrances. Asclépios leur apparaissait alors en songe et leur révélait le remède qui leur rendait la santé. Il portait pour emblème principal le serpent, symbole chthonien et également image de la rénovation, puisque cet animal change de peau chaque année. Asclépios transmit ses dons miraculeux à ses enfants Machaon et Podalirios, praticiens dans l'armée grecque devant Troie, à sa fille Hygie, déesse de la Santé et à ses descendants, les Asclépiades, qui formaient une confrérie sacerdotale où les « secrets » de leur illustre ancêtre se transmettaient de père en fils.
- ASÔPOS. Ce fleuve du Péloponnèse, qui se jette dans la mer de Corinthe, fut divinisé. Comme tous les fleuves grecs, il avait été engendré par Océan et Téthys. Il avait eu lui-même, d'une fille du fleuve Ladon, Métopé, deux fils et vingt filles. L'une d'elles, Égine, fut enlevée par Zeus, qui s'était métamorphosé en aigle. Sisyphe, roi de Corinthe, courut apporter la nouvelle au dieu-fleuve, qui, de fureur, enfla ses eaux et dévasta toute la contrée. Zeus précipita aux Enfers le dénonciateur et foudroya le père indigné, dont .les eaux durent, en toute hâte, regagner leur lit.
- ASTÉRIA. Fille du titan Coéos et de Phœbé, épouse de Persès et mère d'Hécate, Astéria se changea en caille pour échapper aux ardeurs amoureuses de Zeus, puis se jeta dans la mer et fut transformée en une île rocheuse, qui prit le nom d’Ortygie (grec ortux, caille) avant de recevoir celui de Délos, lorsque sa sœur Léto y mil au monde Apollon et Artémis.
- ASTÉROPÉ. On ignore tout de la descendance de cette Pléiade. On sait seulement qu'elle épousa un Titan.
- ASTRÉE. Juste et vertueuse, cette fille de Zeus et de Thémis vivait au milieu des mortels dans les moments heureux de l'âge d'or. Mais, lorsque l'âme humaine se fut pervertie, elle se retira, avec sa sœur la Pudeur, du séjour des vivants et, sous le nom de Virgo, se fixa dans les cieux parmi les astres.
- ASTYANAX. Craignant une éventuelle restauration du royaume de Troie, les Grecs tuèrent l’héritier du trône, Astyanax, fils d'Hector et d’Andromaque, en le précipitant du haut des remparts de la ville.
- ATALANTE. Les légendes béotiennes et arcadiennes attribuent à cette héroïne le caractère d’Artémis, dont elle est peut-être une des représentations locales. Exposée à sa naissance par son père lasos, qui ne désirait que des enfants mâles, Atalante fut nourrie du lait d’une ourse et recueillie par des chasseurs, qui l’élevèrent. Elle aimait la chasse et les exercices violents; elle perça de ses flèches les centaures Rhœcos et Hylæos, qui avaient voulu lui faire violence, et, au cours de la chasse du sanglier de Calydon, elle fut la première a le toucher. Mais sa chasteté parut un défi a la déesse Aphrodite. Pour ne pas se marier, Atalante imagina un stratagème. Tous ses prétendants seraient obligés de concourir avec elle dans une course à pied. Si l’un d’eux était vainqueur, ce qui semblait impossible, puisqu’elle passait pour la plus rapide et la plus légère des mortelles, il obtiendrait sa main. S'il était vaincu, il aurait la tête tranchée. C'est ainsi que beaucoup de prétendants périrent jusqu'au jour où Hippoménès, grâce à une ruse, devança Atalante et l'épousa. Quelque temps après leurs noces, les deux époux pénétrèrent dans un sanctuaire consacré à Zeus, ou a Déméter selon une autre version, et se livrèrent à de fols embrassements. Courroucé par cet acte de profanation, le dieu les changea en lions.
- ATE. L’une des nombreuses divinités allégoriques de la mythologie, Até, fille d’Éris, la Discorde, et de Zeus, personnifie l'égarement fatal des hommes. Elle pousse les mortels à l'erreur et à la perdition. La déesse avait perdu le bénéfice de vivre avec les dieux de l’Olympe. En effet, Zeus avait promis de donner a son futur fils Héraclès la suprématie sur Mycènes. Or, poussée par Até, Héra fit naître avant lui Eurysthée, qui était lui aussi un descendant de Persée et qui priva ainsi son demi-frère de l’empire que Zeus lui avait destiné. Lassé de sa malfaisance, Zeus saisit Até par les cheveux et la jeta sur la Terre, lui interdisant à jamais de revenir dans la compagnie des dieux. Depuis lors, elle ne quitte plus les mortels, dont elle accroît la confusion et qu’elle induit en erreur.
- ATHAMAS. Fils d'Éole, ce roi de Béotie épousa, a Orchomène, Néphélé, dont il eut deux enfants, Phrixos et Hellé. Mais ce premier mariage, fait sans le consentement des deux époux, ne fut guère heureux, et Athamas reporta sa tendresse sur Ino, fille de Cadmos, dont il eut deux fils, Léarchos et Mélicerte. Héra, qui avait conçu une profonde aversion contre les deux époux, frappa Athamas de folie. Au cours d'une crise, il tua Léarchos. Banni de Béotie, il alla, dans son malheur, trouver l'oracle de Delphes, qui lui conseilla. de s'installer là où des bêtes sauvages l'inviteraient à leur repas. Parvenu en Thessalie, Athamas rencontra des loups qui dévoraient un mouton et qui s'enfuirent à son approche. Il comprit aussitôt que, suivant la prédiction de l'oracle, il arrivait au bout de ses peines et fonda, sur les Iieux mêmes du prodige, la cité d'Alos, régnant sur la contrée d'alentour, qui prit le nom d’Athamantia.
- ATHÉNA. Alors qu'elle était enceinte d'Athéna, la déesse Métis fut avalée par Zeus, son amant, qui craignait que l'enfant qu'elle portait ne le détrônât. Mais le dieu sentit bientôt les douleurs d'un violent mal de tête. Héphaïstos lui fendit le crâne d'un coup de hache. Athéna sortit de la déchirure de sa tempe, tout armée et casquée, en poussant un immense cri de guerre. La déesse, l'une des douze divinités de l'Olympe, devait être mêlée, de près ou de loin, à la plupart des grands récits cosmogoniques. Douée d'une noble raison, ayant acquis de sa mère le sens de la sagesse, elle devint, en effet, pour les dieux, une précieuse conseillère et les aida, en particulier, à vaincre les Géants. Cependant, elle n'hésita pas à disputer à Poséidon la possession de l'Attique. Tandis que le dieu frappait l'Acropole de son trident et en faisait jaillir un splendide coursier ou, disent d'autres versions, un lac salé, la déesse offrait aux habitants du pays un olivier, symbole de la paix et aussi de richesse. Ces derniers jugèrent que l'arbre leur serait plus utile que le cheval et choisirent finalement Athéna pour protectrice. On verra la déesse protéger sans relâche les grands héros de l'Attique et la plupart des chefs grecs au cours de la guerre de Troie. Bientôt, les attributions d'Athéna se développèrent et se multiplièrent. Elle ne fut plus seulement la chaste déesse qui priva Tirésias de la vue parce que le devin avait osé la regarder se baigner, ou qui fit chasser de l’Olympe Héphaïstos, coupable d’avoir attenté à son honneur; elle ne fut plus uniquement la déesse de la Guerre portant la cuirasse, l’égide, la lance d’or, le bouclier, où surgissait la tête de Méduse, telle, en somme, que la représentait le Palladion : elle devint la protectrice de l’État, la déesse qui garantit l’équité des lois, leur juste application, tant devant les tribunaux que dans les assemblées. Mais la loi seule ne peut suffire à assurer la pérennité d’un État et d'un peuple : elle doit également provenir de la prospérité du pays. Aussi Athéna veille, avec une particulière bienveillance, sur l’agriculture. Elle a inventé, pour la commodité des hommes, les instruments aratoires, qui permirent à la terre attique de fournir un meilleur rendement. En outre, la déesse protège chaque famille, veille sur l’entente et la chasteté des époux, sur l’honneur du foyer et la santé de quiconque (« Athéna Hygieia »). Par l’influence heureuse de sa raison et de sa pensée réfléchie et subtile, Athéna apporte aux lettres et aux arts l’énergie et l’inspiration nécessaires à un rayonnement spirituel étendu et constant. Il s’ensuit que cette divinité apparaît bien comme le symbole divin de la civilisation grecque qui, par sa force guerrière, par son intelligence, sa sagesse, la modération de ses mœurs et la beauté étudiée de ses monuments artistiques et littéraires, a su imposer sa domination sur le monde. Plus tard, les Romains l’ont identifiée avec Minerve.
Liens utiles
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- PEINTRE C:Naissance d'Athéna (analyse).
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- Asclépios (Esculape)On veut qu'il soit fils d'Apollon et de la nymphe Coronis ; mais Homère parle de lui commed'un simple mortel et en fait le plus grand médecin de l'époque.
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