Databac

ARGUMENT / ARGUMENTATION

ARGUMENTATION
Suite d'arguments logiquement articulés qui aboutit é une conclusion. L'argumentation se distingue de la démonstration ; on doit argumenter ce qu'on ne peut justement pas démontrer. En l'absence de preuves certaines, argumenter, c'est faire l'effort de rendre ses raisons raisonnables c.-é-d. acceptables pour d'autres. Ce qui ne peut être scientifiquement établi comme indiscutable ne doit pas être pour autant livré é l'irrationnel. Impuissants à démontrer ce qui est juste, il nous faut pourtant le décider de façon raisonnable : il convient alors, autant qu'il se peut, d'obtenir l'assentiment d'autrui en justifiant par des arguments le choix toujours discutable de ses raisons. La démonstration règne dans le champ théorique, l'argumentation s'impose dans le domaine pratique de l'action.

Argument d'autorité
Le plus faible de tous les arguments, s'il s'agit encore d'un argument : au lieu de se fonder en effet sur une argumentation, en principe toujours démonstrative au moyen d'une chaîne de raisons, l'argument d'autorité renvoie à la seule autorité de celui qui l'énonce, ou de celui qui est cité. « Aristote l'a dit » est un argument d'autorité : il n'explique ni ne démontre rien, il ne fait qu'invoquer.

Argument
Raison susceptible d'être avancée pour justifier une proposition. Au sens logique, l'argument est l'affirmation selon laquelle une conclusion découle nécessairement d'autres propositions (prémisses). Un argument est valide si, à partir des prémisses qu'il avance, la conclusion qu'il entend défendre s'en déduit avec nécessité.

Argument. Résumé de l’action d’une pièce de théâtre. Au Moyen Age, il est parfois lu au public avant le début du spectacle. Les auteurs dramatiques ont souvent consigné eux-mêmes par écrit l’argument de leur pièce. C’est le cas de Corneille qui, dans l’édition de 1660 dé son théâtre, rédige un argument qu’il place en tête de chacune de ses pièces. Argumentation. Techniques qui permettent de proposer à autrui des valeurs auxquelles on croit (ou feint de croire) afin d’entraîner une adhésion pouvant conduire à des actions nouvelles ou tout au moins à des changements d’attitudes, de jugements ou de sentiments. Si la démonstration s’impose parce qu’elle part de propositions clairement définies et les enchaîne dans un ordre rigoureux et nécessaire, l’argumentation, plus floue, ne peut convaincre par la seule force des arguments et utilise donc des ressources extérieures au discours lui-même. Celui qui argumente doit par exemple se concilier la faveur du public par son attitude morale (paraître sincère et raisonnable) et psychologique (se montrer sympathique, savoir susciter des émotions et sentiments). Et si la forme de la démonstration est liée au domaine du savoir sur lequel elle porte, l’argumentation doit être adaptée à ceux que l’on veut persuader. C’est ce que la rhétorique appelle l'aptum : on ne saurait avoir la même attitude ni les mêmes mots selon qu’on parle à un groupe d’enfants, ou d’académiciens. Le point de départ d’une argumentation consiste ainsi dans un accord sur des propositions de base et dans un savoir partagé, à partir desquels on peut définir deux stratégies. La première consiste à s’appuyer sur des propositions connues, rassurantes, pour arriver aux propositions nouvelles, la seconde, à l’inverse, à jouer la surprise et la provocation en présentant d’abord les thèses nouvelles pour montrer qu’elles se réduisent en fait à du connu. Un certain nombre de questions sont ainsi passées en revue, qui vont permettre de présenter les actants et les circonstances : qui, pourquoi, où, comment, etc. Pour prouver ce qui constitue la thèse du discours, sont utilisés des idées et des arguments, que fournit la partie de la rhétorique appelée invention. Ces cellules de base de l’argumentation sont ensuite enchaînées et agencées dans le cadre d’un raisonnement suivi qui s’appuie sur de grands mécanismes logiques.
L’argumentation est donc un discipline complexe au carrefour de la linguistique et de la rhétorique, de la logique, de la psychologie et de la sociologie.

Liens utiles