Databac

Aréopage

Aréopage (Areios pagos). C’était à Athènes la «colline d’Arès», située à l’ouest de l’Acropole et dont elle était séparée par une dépression; c’était aussi le nom du conseil qui s’y réunissait. Selon une légende, on l’appelait ainsi parce que Arès y avait été jugé par les dieux et acquitté du meurtre d’Halirrhotios, le fils de Poséidon qui avait violé la fille d’Arès à cet endroit. D’autre part, encore d’après la légende, comme dans Les Euménides d’Eschyle, c’est là qu’Oreste fut jugé pour le meurtre de sa mère Clytemnestre, la déesse Athéna ayant renvoyé l’affaire à un tribunal de citoyens athéniens. À l’origine, le conseil de l'Aréopage devait conseiller le roi, et il était uniquement composé d’Eupatrides, d’aristocrates. Son influence grandit à mesure que la royauté diminuait jusqu’au VIIe siècle av. J.-C., où il était quasiment le gouvernement. Après les réformes de Solon, ses membres furent recrutés parmi tous les anciens archontes, qui en devenaient membres à vie, et qui représentaient les riches par opposition aux simples aristocrates, si bien qu’il devint un organisme moins exclusif. Ses pouvoirs politiques furent peut-être redéfinis, et dans une certaine mesure limités par Clisthène, mais il resta puissant jusqu’aux guerres médiques. Avec le progrès rapide des institutions démocratiques, ses pouvoirs étendus semblaient incongrus. Il perdit peut-être de son prestige et de son pouvoir politique après 487 av. J.-C., lorsque les archontes furent tirés au sort, et que ce n’était plus des hommes de grandes compétences que l’on choisissait. En 462, Éphialte lui retira la garde des lois et diminua sa compétence. Il conserva son rôle de tribunal pour les affaires de meurtres, mais il perdit toute son importance politique. Il existait encore au IVe siècle apr. J.-C. Le mot boulé, conseil, renvoie habituellement à un second organisme distinct de l’Aréopage et datant de l’époque de Clisthène, bien qu’on ait pensé que Solon créa un second conseil lorsqu’il réforma l’Aréopage.

Aréopage. Ce tribunal, qui tirait son nom de la colline d’Arès, où il siégeait à Athènes, était à l'origine chargé de veiller sur l’administration des hommes publics et sur les mœurs des particuliers. Solon étendit ses attributions ; sa haute surveillance s’exerçait sur l’administration de l’État autant que sur les délibérations des assemblées, et il avait encore à charge la police de l’éducation. Au Ve s. av. J.-C., Éphialte, en accord avec Périclès, lui retira son droit de surveillance sur la gestion des affaires publiques et ne lui conserva que sa juridiction en matière criminelle. Au siècle suivant, sous Euclide, le tribunal fut réintégré dans ses anciennes attributions. Cependant, son pouvoir était limité, et il déférait les cas difficiles à l’ecclésia ou aux héliastes, en se réservant le rôle d’accusateur. Il lui arrivait aussi d’ouvrir des enquêtes contre des particuliers, soit sur sa propre initiative soit sur accusation. Son action s’étendait aussi contre les oisifs et les dissipateurs. Enfin, une de ses principales attributions était de défendre la religion de l’État et il se partageait avec l’héliée les procès d’impiété. Ce conseil resta célèbre pour sa haute tenue morale qui ne faiblit pas au cours des périodes de corruption des mœurs. À l’origine il était composé d’eupatrides et Solon voulut que ses membres fussent recrutés parmi les archontes sortis de leur fonction. Lorsque l’archontat fut devenu une institution démocratique, les membres du collège étaient issus de toutes les couches de la société; mais l’Aréopage conserva son prestige moral d’autant que, gardant à vie leur charge, les aréopagites étaient en majorité des vieillards.

ARÉOPAGE. Conseil d’Athènes siégeant sur la colline du dieu Arès (d’où son nom), composé des archontes sortis de charge et présidé par l’archonte-roi. À l’origine très puissant et dominé par l’aristocratie (Eupatrides), il ne jugeait, après les réformes de Périclès (461 av. J.-C.) que certaines affaires criminelles.




Tribunal d'Athènes, organisé par Solon vers la fin du VIe s. et composé des anciens archontes, inamovibles et irresponsables. Il siégeait sur la colline d'Arès et avait à juger les cas d'homicides, de blessures volontaires et d'incendies criminels. Au moment de l'invasion perse, il assuma même tous les pouvoirs. Il avait une composition aristocratique et, malgré sa réputation d'intégrité et d'impartialité, il fut attaqué par les démocrates. En 462, Périclès ne lui laissa que le jugement des crimes religieux et l'administration du patrimoine sacré. L'Aréopage subsista après la conquête romaine. Les Actes des apôtres (XVII, 19) mentionnent la comparution de st Paul devant l'Aréopage et on peut penser que ce fut plutôt devant le conseil.

Liens utiles