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archontes

Nom donné dans la plupart des cités grecques, dont Athènes, aux titulaires des charges les plus élevées, qui avaient d’importantes fonctions judiciaires et politiques. Lorsque Athènes cessa d’être gouvernée par des rois (au XIe s. av. J.-C. ; codros), on passa progressivement à un gouvernement de trois archontes élus dans l’aristocratie, d’abord pour dix ans, mais à partir de 683 av. J.-C. pour un an seulement; après 487 av. J.-C. les magistratures annuelles furent tirées au sort. Les trois archontes étaient : I. l’archonte-roi, qui reprit les fonctions religieuses des anciens rois; il était responsable des cérémonies religieuses anciennes, en particulier les mystères, les Lénéennes et les Anthestéries, et il présidait le conseil de l’Aréopage ; II. le polémarque (polemarchos), dont la fonction originale était de commander l’armée mais qui perdit ce pouvoir au profit des stratèges après 487, lorsque l’archontat fut tiré au sort; il reprit certaines fonctions religieuses et judiciaires concernant les personnes qui n’étaient pas des citoyens athéniens; III. l’archonte éponyme (archôn eponymos), ainsi appelé parce que l’année où il était en fonction portait son nom. L’archonte éponyme fut le principal archonte jusqu’à 487 av. J.-C., et il resta toujours le chef nominal de la cité. Ses fonctions judiciaires étaient les plus étendues, et elles comprenaient la protection de tous les biens et de la famille ; il supervisait aussi les fêtes des Panathénées et les Dionysies. Les luttes politiques des VIIe et VIe siècles tournaient autour de l’élection à cette charge, mais après 487 elle ne fut plus l’objet d’ambitions politiques. Au VIIe siècle six thesmothètes, législateurs, furent ajoutés comme archontes supplémentaires; leurs fonctions étaient surtout de type judiciaire, et ils présidaient comme magistrats dans beaucoup de sortes de procès. Solon, au début du VIe siècle av. J.-C., ouvrit la charge d’archonte aux deux classes censitaires les plus élevées, système fondé sur la richesse plutôt que sur la naissance. Après 457, la charge fut ouverte à la troisième classe censitaire, et, en principe, aucun citoyen n’était exclu de cette charge. Les anciens archontes devenaient membres à vie de l’Aréopage, ce qui accrut l’importance de cette charge au début, mais cessa d’être significatif lorsqu’ils furent tirés au sort, parce que l’Aréopage perdit lui aussi de son importance politique.

archonte, nom porté à Athènes par les magistrats suprêmes. À l’origine (sans doute à partir du Xe s. av. J.-C.), il y avait un seul archonte, et la charge, héréditaire, restait dans la famille des Codrides. Réduite par la suite à dix ans, cette magistrature devint accessible à tous les eupatrides, jusqu’à ce qu'une révolution, antérieure à Clisthène, remplaçât l’archonte unique par un collège de neuf membres, renouvelés annuellement, qui subsista à l’époque classique. Le président du collège fut l’archonte-éponyme ; le second archonte prit le nom de basileus ; le troisième était le polémarque ; les six autres furent les thesmothètes, et on leur ajouta un secrétaire, ce qui fit correspondre les membres du collège à chacune des dix tribus. L’archonte-éponyme donnait son nom à l’année civile, le premier en date ayant été un certain Créon (686 ou 683 av. J.-C.). Le collège eut d’abord en main l’administration de l’État; mais, à l’époque classique, ses attributions se bornaient presque à la justice. L’éponyme jugeait les litiges familiaux et les questions d’héritages, et s’occupait des fêtes religieuses comme les Grandes Dionysies. L’archonte-roi, ou basileus, avait conservé les attributions religieuses de l’ancien monarque et avait en charge les jugements portant sur les meurtres et les sacrilèges. Le polémarque, à l’origine chef de l’armée, exerçait son autorité sur les métèques et sur les étrangers lors des procès, s’occupait du droit « international » et organisait les funérailles de caractère national. Les six thesmothètes étaient les gardiens des lois. Ces magistrats étaient choisis par la voie du sort dans chacune des dix tribus, chaque année une tribu différente étant exclue du tirage. L’éponyme siégeait sur l’agora, près des statues des dix éponymes qui avaient donné leur nom à chacune des dix tribus ; le basileus était installé près du Prytanée; on trouvait le polémarque hors des murs, près du Lycée ; les thesmothètes occupaient le Thesmothésion. En entrant dans leur charge, les archontes prêtaient serment et ils devaient rendre des comptes à l’expiration de leur mandat.

Nom des magistrats qui exercèrent le pouvoir à Athènes lorsque la monarchie fut remplacée par l'oligarchie. Au début il n'y eut sans doute qu'un seul archonte, celui qu'on appela plus tard l'archonte éponyme, le premier en date ayant été Créon (vers 682/81 av. J.-C.). Avant la fin du VIe s., les archontes, au nombre de neuf plus un secrétaire, constituèrent un collège ; ils se partagèrent les pouvoirs religieux, judiciaire, militaire, législatif qui, au temps de la monarchie, appartenaient au roi. Les archontes étaient choisis parmi les Eupatrides (membres de la classe patricienne) mais des réformes successives (celle de Solon (v.) fut la première) aboutirent au tirage au sort annuel des dix archontes parmi 500 candidats élus appartenant à toutes les classes. L'archonte le plus important était l'archonte éponyme, appelé ainsi parce que son nom était donné à l'année. Il était chargé de l'administration civile. L'archonte roi avait la charge de la vie religieuse et jugeait les crimes d'impiété et d'homicide. L'archonte polémarque avait été chargé du commandement en chef des troupes. Il lui resta des fonctions religieuses liées à la guerre, notamment l'organisation de cérémonies funéraires en l'honneur des soldats. Il surveillait les litiges relatifs aux métèques et les procès où l'une des parties était un étranger. Les six autres archontes, dits thesmothètes ou législateurs, étaient chargés de la promulgation et de l'exécution des lois. Au fur et à mesure que se développa la démocratie athénienne, l'importance de l'archontat diminua. Il perdit l'administration de l'État et ses fonctions devinrent exclusivement religieuses et judiciaires. L'Aréopage était ainsi constitué entièrement d'archontes sortis de charge. Le système athénien de l'archontat fut imité en d'autres villes et régions de Grèce puis, plus tard, dans les villes hellénistiques de l'Asie Mineure.


ARCHONTE. Nom donné à Athènes à des magistrats détenteurs d’importantes charges politiques et judiciaires. À l’origine héritiers des anciens pouvoirs royaux, ils étaient élus pour dix ans puis, dès 683 av. J.-C., annuellement, au sein des Eupa-trides. Solon permit aux plus riches d’accéder à ces fonctions, qu’ils fussent ou non de naissance noble. Mais, au début du Ve siècle av. J.-C., les archontes formaient un collège de neuf membres tirés chaque année au sort dans les dix tribus (une étant exclue à tour de rôle) et n’avaient plus guère que des fonctions religieuses et de justice. L’« archonte éponyme », le président du collège, donnait son nom à l’année civile, réglait le calendrier, présidait les Grandes Dionysies, s’occupait des successions, des veuves et des orphelins. Le « roi » dirigeait la vie religieuse, tandis que le « polémarque » présidait les funérailles des citoyens morts à la guerre. Les six « thesmothètes » présidaient les tribunaux.