ARCAS, ARÈS, ARGONAUTES, ARGOS, ARION, ARISTÉE
- ARCAS. Fils de Zeus et de Callisto, Arcas fut tué par Lycaon et servi dans un banquet à son père, qui s’empressa de le ressusciter. Devenu roi des Arcadiens, il épousa Léanira, la fille d’Amyclas, roi de Sparte; il eut deux fils : Elatos, Aphidas, et un troisième, Azan, né de la nymphe Erato. Il enseigna à ses sujets l’art de filer la laine et de semer le blé. Il fut avec sa mère métamorphosé en ours, et placé parmi les constellations. Ses trois fils se partagèrent son royaume.
- ARÈS. Fils de Zeus et d’Héra, Arès appartient à la génération des douze grands dieux de l’Olympe. Cependant, il n’a jamais tenu une place importante dans le culte grec. Dieu de la Guerre et de la Lutte, son aspect brutal, son comportement violent et agressif, son amour du carnage et des batailles ne le rendent en effet sympathique ni aux mortels ni même aux dieux. Aussi, les légendes l’ont souvent représenté au cours des combats dans des situations périlleuses d’où il ne sort pas toujours vainqueur. Pendant la guerre de Troie, il prend généralement parti pour les Troyens; il doit se mesurer à la bravoure de certains héros, et aussi à l'intelligence calculatrice et raisonnable de la déesse Athéna. Ainsi voit-on Arès, blessé par le héros Diomède auquel Athéna a prêté son concours, s’enfuir en hurlant vers l’Olympe. Le dieu n’est guère plus heureux avec Héraclès, qui lui perce la cuisse d’une de ses flèches. Les Aloades le retiennent en prison dans un vase d’airain pendant de longues années, tandis que les dieux, ses frères, prennent plaisir à l’humilier en se réunissant en tribunal pour le juger d’un meurtre. Les amours d’Arès avec les mortelles sont nombreuses, car, en dépit de son caractère barbare, le dieu n’est pas dénué d’une certaine beauté, mûre et virile. Mais les enfants qu'il engendre sont des êtres frustes, des brigands, des êtres violents, comme le bandit Cycnos, Diomède de Thrace, Lycaon ou Œnomaos. Parmi les immortelles, seule Aphrodite conçut un fol amour pour Arès, qui symbolisait dans toute sa puissance la force passionnelle et sensuelle. Importé de Thrace, son culte ne fut pas très répandu en Grèce. On comprend que les Grecs, dont l’esprit était porté aux subtilités de la raison et aux finesses de l’intelligence, aient manifesté quelque répugnance à l’égard d’un dieu qui, au fond, tant par son origine, que par son caractère et ses attributions, leur était quelque peu étranger. En revanche, les Romains le tinrent en haute estime et le confondirent avec leur dieu Mars.
- ARÉTHUSE. Suivante d’Artémis, cette Néréide fut métamorphosée en fontaine pour échapper aux avances du dieu-fleuve Alphée.
- ARGONAUTES. On appelle ainsi les héros qui firent voile pour la Colchide sous la direction de Jason, afin de rapporter à Pélias, roi d’lolcos, soucieux d’écarter son neveu du trône, la Toison d’or du bélier consacré à Arès par le roi de Colchide, Aiétès. Au nombre d’environ cinquante, les illustres Argonautes, parmi lesquels on cite Jason, Admète, Amphion, Tydée, Thésée, Héraclès, les Dioscures, Orphée et une foule d’autres héros, s’embarquèrent sur le navire Argo, construit sous la direction d’Athéna dans des bois de Dodone. On peut suivre, d’après le récit d’Apollonios de Rhodes, le voyage des illustres navigateurs. Leur périple les conduisit d’abord dans l’île de Lemnos, puis les mena dans l’île de Samothrace, où, sur les conseils d’Orphée, ils s’initièrent aux mystères. Ayant franchi l’Hellespont, les Argonautes jetèrent l’ancre sur la côte de l’île de Cyzique, pays des Doliones, gouverné par le roi Cyzicos, qui les accueillit avec tous les honneurs de l’hospitalité. Mais après avoir quitté l’île, ils furent pris dans une immense tempête et rejetés sur le territoire de Cyzicos, par une nuit sombre. Les indigènes ne reconnurent pas leurs hôtes de la veille, et les prenant pour des pirates, ils engagèrent contre les intrus une lutte sans merci, au cours de laquelle leur roi fut tué par Jason. Au petit jour, les combattants des deux camps s’aperçurent de leur méprise et, par des jeux et des veillées funèbres, rendirent honneur aux dépouilles mortelles du roi et de ses guerriers. Après avoir quitté l’île, l’Argo fit escale sur la côte de Mysie, où Hylas fut entraîné dans les eaux par des nymphes trop éprises de lui. Héraclès et Polyphème, qui étaient partis à sa recherche, furent abandonnés par leurs compagnons, qui levèrent l’ancre el firent voile vers le pays des Bébryces chez le roi Amycos, qu’ils tuèrent ainsi que beaucoup de ses sujets. Parvenus ensuite en Thrace, les Argonautes, avec l’aide des Boréades Calaïs et Zétès, réussirent à débarrasser le devin Phinée des Harpyes qui le tourmentaient sans cesse. En témoignage de reconnaissance, le devin donna à ses hôtes des conseils sur les moyens d’éviter les dangers qu’ils encouraient lors de leur voyage. Les Argonautes purent ainsi sans trop d’encombre passer entre les Symplégades, ou Roches flottantes, qui, poussées l’une contre l’autre par des courants contraires, écrasaient les navires. Après avoir atteint la mer Noire, ils abordèrent en Colchide chez le roi Aiétès, possesseur de la Toison d’or. Grâce au concours de Médée, la fille du roi, Jason put s’en emparer et reprit la route de la mer. Médée, qui s'était enfuie avec les. Argonautes, tua son frère Absyrtos et répandit tout au long de sa route les membres du mal- heureux, afin d’empêcher Aiétès, occupé à ramasser les restes de son fils, de continuer à les poursuivre. Ce geste criminel déplut cependant à Zeus, qui dépêcha sur le navire Argo une puissante tornade. Un devin déclara que seule Circé pourrait purifier les héros criminels. L’Argo remonta alors le cours de l’Eridan (le Pô) et du Rhône, puis descendit vers la Méditerranée et gagna la Sardaigne et l’île d’Aeaea, le royaume de Circé, où ils firent escale; la magicienne purifia les Argonautes, et ils purent reprendre la mer. Ils résistèrent aux chants mélodieux des Sirènes grâce à Orphée, qui, de sa lyre, surpassa les dangereuses magiciennes, passèrent ensuite sans dommage entre Charybde et Scylla et atteignirent Corcyre, le pays des Phéaciens. Le roi Alcinoos, ami d’Aiétès, leur demanda la restitution de Médée, mais seulement si elle était vierge. Aussi Jason s’empressa d’épouser celle qui l’avait suivi si fidèlement. Le navire fit route par la suite vers la Libye, la Crète, où le géant Talos, qui tuait tous les étrangers, succomba aux enchantements de Médée en se déchirant la veine du pied, ce qui provoqua sa mort. Lorsque les Argonautes quittèrent cette île, une nuit opaque les entoura soudain. Ils supplièrent Phœbos de les éclairer. Le dieu les exauça, et les navigateurs réussirent à aborder dans la petite île des Sporades. Dès lors, leur périple touchait à sa fin. Après avoir débarqué à Égine, ils regagnèrent lolcos, avec la précieuse Toison d’or. Cet immense voyage ne serait, selon certains mythographes, que l’image d’une entreprise de colonisation dans le Pont-Euxin et en Asie Mineure, ou bien le symbole de la découverte dans le Caucase (l’ancienne Colchide) de merveilleuses mines d’or.
- ARGOS. 1 ° Fils de Zeus et de Niobé, Argos fut un des rois de la ville du même nom. 2° On connaît également sous le nom d'Argos un Thespien constructeur, du navire Argo, sur lequel s’embarquèrent les Argonautes. 3° Un autre Argos, fils de Phrixos et de la Colchidienne Chalciopé, après avoir fait naufrage, fut recueilli par les Argonautes et participa à leur expédition. 4° Le plus célèbre des Argos était surnommé Panoptès (« celui qui voit tout »). Géant aux cent yeux et à la force redoutable, il se livra à divers exploits et tua en particulier un taureau sauvage qui ravageait l’Arcadie. Il mit aussi à mort le monstre Échidna. Confiante dans ses capacités, Héra chargea Argos de surveiller sans relâche lo, amante de Zeus, qu'elle avait changée en génisse. Le géant, en effet, avait la faculté de ne dormir que de cinquante yeux, tandis que les cinquante autres demeuraient ouverts. Cependant, Hermès, sur ordre de Zeus, réussit, grâce au son charmeur de sa flûte, à plonger le redoutable gardien dans un profond sommeil, et il put ainsi lui trancher la tête. En souvenir de son serviteur défunt, Héra plaça les cent yeux d'Argos sur le plumage de son animal sacré, le paon.
- ARGOS. Dans la mythologie grecque, on connaît plusieurs villes de ce nom. La plus célèbre fut fondée par le dieu-fleuve lnachos, ou, selon une autre tradition, par son fils Phoronée, ou encore par son petit-fils Argos. Mais cette première race royale fut détrônée par Danaos, et ses descendants, à leur tour chassés par Pélops. Bientôt, le royaume fut divisé en deux États indépendants : Mycènes, qui fut gouvernée par Atrée et son fils Agamemnon, et Argos, qui retrouva une nouvelle splendeur sous le règne d'Oreste. Au moment de l'invasion dorienne, l'ensemble du Péloponnèse, et Argos en particulier, échut à Téménos, puis à ses descendants.
- ARIANE. Cette fille de Minos et de Pasiphaé s'éprit de Thésée, venu en Crète, et lui fournit le fil qui permit au héros athénien de ne pas s'égarer dans les couloirs sinueux du Labyrinthe et de tuer le Minotaure. Enlevée par Thésée, Ariane fut, selon la tradition la plus courante, abandonnée sur l'île de Naxos, une des Cyclades. Dionysos l'y découvrit endormie et l'épousa, lui offrant pour ses noces une couronne d'or, qu'il plaça par la suite au nombre des constellations.
- ARION. Ce poète de Lesbos vécut sans doute vers le VIIIe siècle av. J.-C. Il passait pour l'inventeur de la poésie dithyrambique. Il jouait à la perfection de la cithare. Il obtint de son ami Périandre, tyran de Corinthe, la permission de partir pour la Sicile, où se déroulait un concours de chant et de poésie. Il y remporta la première place. Comblé de présents, il s'embarqua sur un navire, afin de regagner son pays. Mais les matelots convoitèrent ses richesses et décidèrent de le tuer. Apollon apparut alors en songe à Arion, lui révéla le danger qu'il courait et lui promit sa protection. Quand les marins se ruèrent sur lui, Arion leur demanda de lui accorder une suprême faveur : celle de jouer de la cithare et de chanter pour la dernière fois. Une multitude de dauphins, attirés par la mélancolique et tendre mélodie, s'assemblèrent autour du navire, et, lorsque Arion, après avoir achevé sa complainte, se jeta dans la mer, l’un d'entre eux le porta sur son dos jusqu'au cap Ténare, d'où le héros put rejoindre Corinthe et confondre les matelots, qui furent suppliciés sur l'ordre de Périandre.
- ARISTÉAS. On connaît sous ce nom un poète épique qui vécut, croit-on, vers le VIe siècle av. J.-C., mais dont la biographie se réduit à une suite de récits fabuleux. A moitié magicien, Aristéas avait le pouvoir de disparaître à sa guise et de resurgir à des époques et dans des lieux divers. Il figura pendant quelques années au nombre des compagnons d'Apollon et suivit ce dieu dans ses voyages au pays des Hyperboréens.
- ARISTÉE. Séduite par Apollon, la Néréide Cyrène donna le jour à un fils, Aristée, qui avait pour ancêtre le dieu-fleuve Pénée. Son éducation fut confiée au centaure Chiron et aux Nymphes, qui lui apprirent la manière de cultiver l'olivier, de préparer le lait et surtout l'art d'élever les abeilles. Son épouse Autonoé, fille de Cadmos,mit au monde un fils, Actéon, qui devait périr changé en cerf et dévoré par des chiens. Aristée ne fui pas toujours fidèle à Autonoé; il aimait poursuivre les Nymphes, les Dryades, et en particulier Eurydice, dont il était amoureux. Celle-ci, en s’enfuyant, marcha sur une vipère et mourut de sa piqûre. Les Dryades vengèrent leur sœur en faisant périr toutes les abeilles d’Aristée. Ce dernier, tout en pleurs, alla trouver sa mère et lui demanda conseil. Cyrène l'envoya au devin Protée qui rendait des oracles, mais de si mauvaise grâce qu’il fallait l’enchaîner pour qu’il ne pût s’échapper. Protée se laissa finalement adoucir et conseilla de sacrifier quatre taureaux et quatre génisses afin d’apaiser les mânes d’Eurydice. Lorsqu’il revint, neuf jours après le sacrifice, Aristée aperçut des milliers d’abeilles qui s’échappaient des entrailles des animaux : les dieux lui avaient pardonné. On comprend qu’élève des Nymphes, versé dans les techniques agricoles, Aristée ait été rangé au nombre des j divinités agrestes en diverses contrées de la Grèce, notamment en Thessalie, en Béotie et en Arcadie.
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- Pindare par Willy BorgeaudProfesseur à l'Université de Genève Pindare né probablement en 518 avant notre ère, au lieu-dit lesTêtes-de-chien, bourg dépendant de Thèbes en Béotie, mourut peut-être en438 à Argos.
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