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apocryphe

apocryphe

Se dit de toute œuvre dont l’authenticité est douteuse.

Commentaire

Étymologiquement, ce terme signifie « caché, tenu secret ». A l’origine, il désigne les textes que l’Église ne reconnaît pas. Par exemple, les évangiles apocryphes n’appartiennent à aucun canon officiel du judaïsme ou du christianisme. Par la suite, l’adjectif « apocryphe » s’est appliqué à toute production dont l’auteur présumé n’était pas certain.

Citation

Nos adversaires ont conclu que, puisqu’on supposa tant de faux Evangiles reconnus d’abord pour vrais, on peut aussi avoir supposé ceux qui font aujourd’hui l’objet de notre croyance. Ils insistent beaucoup sur la foi des premiers hérétiques qui moururent pour ces Évangiles apocryphes. Il y eut donc des faussaires, des séducteurs, et des gens séduits, qui moururent pour l’erreur : ce n’est donc pas une preuve de la vérité de notre religion que des martyrs soient morts pour elle. (Voltaire, Dictionnaire philosophique, article « Évangile ».) Exemples Parmi les évangiles apocryphes : l’Evangile selon les Hébreux, écrit en araméen vers 90 ; l'Evangile selon les Egyptiens, composé vers 150 ; le Protévangile de Jacques, écrit en grec vers 150. Le Cinquième Livre de Rabelais paraît en partie en 1562, en entier en 1564, soit dix ans après la mort de l’auteur. Il passe pour apocryphe.

APOCRYPHE adj. - Se dit d’un texte qui n’est pas dû à celui qui est présenté comme son auteur. ÉTYM. : du grec apo - « à l’écart » et kruptos = « caché » ; donc littéralement « caché à l’écart ». Le mot s’est d’abord employé pour les textes n’ayant pas été retenus lors de l’établissement du texte définitif de la Bible (et donc mis à l’écart parce que non inspirés par Dieu). Dans ce sens, le mot est parfois employé comme nom (« les apocryphes »). Le problème de l’authenticité des textes se pose parfois en littérature. Ainsi, on s’interroge encore sur l’auteur réel des Lettres portugaises (1669), ouvrage publié anonymement et contenant des lettres attribuées à une religieuse portugaise s’adressant à son amant qui l’avait abandonnée. Cette question s’est posée aussi à propos de poèmes, publiés dans des revues sous la signature de Rimbaud, et qui s’avérèrent par la suite être des faux. On trouvera un autre exemple à l’article « Ossianisme ».