Apocalypse
Apocalypse, livre qui a pour objet la révélation des destinées de l’humanité. Aux alentours de l’ère chrétienne, la littérature apocalyptique était abondante et traduisait chez les juifs des idées messianiques: livres de Daniel, d’Ézéchiel, d’Énoch, de Baruch, les Oracles sibyllins, etc. Ces ouvrages, messages d’espérance, annonçaient l’imminence de l’arrivée du Messie et exprimaient pour les croyants les visions extatiques d’un Dieu tout-puissant qui rétablirait la justice. On retrouve ces conceptions dans les apocalypses chrétiennes de saint Pierre, de saint Paul et de saint Jean. Cette dernière, étant la seule insérée dans le canon biblique, forme le dernier livre du Nouveau Testament. L'Apocalypse johannique décrit la vision mystique de la parousie, la victoire du Christ après le temps troublé des persécutions et la lutte contre les forces du mal par le triomphe final de l’Église, la «Jérusalem céleste». Ce texte du Ier siècle, imprégné de symbolisme (des nombres, des animaux, etc.), a été considéré d’abord comme une interprétation allégorique des événements historiques du début du christianisme : Domitien ou Néron pouvaient être l’Antéchrist s’opposant au règne de Dieu. La fin du monde semblait proche. L’Apocalypse reste mystérieuse. Certains y ont vu une inspiration gnostique, d’autres une œuvre prophétique qui aurait été écrite par un saint Jean exilé à Patmos, différent de l’apôtre du Christ; cependant, le fond théologique de cette vision mystique est de la même venue que celui de l’Évangile de saint Jean. Fortement relié à l’Ancien Testament, ce livre exprime la fidélité à la promesse de salut faite par Dieu à l’humanité. La vision du jugement dernier établissant le règne du Christ, dans toute sa gloire, qui récompense les bons et punit les méchants, a été un grand thème d’inspiration des imagiers du Moyen Age dans leurs décors des tympans des cathédrales, des fresques et des tapisseries.