Aphorisme (Adage, Brocard) - Aportionnement - Apostille - Apparence - Apparentement
- Aphorisme (Adage, Brocard). — Mots, en langage juridique, tellement voisins que, rapprochés souvent du terme de sentence (pris dans son sens non juridictionnel, voyez ce mot), parfois du terme de proverbe, on les tient pour quasi-synonymes. Les nuances, toujours pour le juriste, paraissent néanmoins importantes. Seul le mot de brocard, de moins en moins utilisé dans le langage courant, désigne toujours une formule juridique, caractérisée par son extrême brièveté, mais sachant résumer tout le fond d’un problème de droit directement saisi sous ses aspects humains. Longtemps frappés en langue latine (summum jus, summa injuria), les brocards passent en langue française (en mariage il trompe qui peut ; le mort saisit le vif). Constamment et magnifiquement utilisés par les vieux auteurs, non sans abus, ils sont délaissés souvent, non sans abus aussi, par les auteurs modernes. Le sens du mot brocard n’est plus guère distinct de celui d’aphorisme, devenu rare en matière juridique, dont le contenu est pourtant plus sociologique. Le sens du mot brocard se perd surtout dans celui du mot adage, de beaucoup le plus employé, voire presque le seul, mais qui a une forte résonance morale. — V. Maxime.
- Aportionnement. — Dr. civ. Faculté reconnue à un auteur adultère, par la loi du 3 janvier 1972 sur la filiation, de procéder avant son décès au règlement anticipé des droits successoraux de l’enfant adultérin, paru ne attribution suffisante de biens. Cette faculté de la loi de 1972 se distingue de l’ancienne faculté d’apor-tionnement du Code civil de 1804, en ce sens qu’elle a seulement pour but d’éviter la présence physique de l’enfant adultérin au règlement de la succession, sans le pénaliser, alors que celle de 1804 permettait d’éliminer de la succession un enfant naturel simple, en ne lui accordant que la moitié de sa part successorale.
- Apostille. — Dr. civ. — Adjonction à un acte portée en marge, en bas de page, à la fin de l’écrit. L’apostille est annoncée par le renvoi qui n’est autre que le signe graphique indiquant que le libellé du texte est modifié.
- Apparence. — Dr. civ. Dr. com. — Etat d’une situation qui se présente sur la scène juridique de façon déformée. La situation juridique apparente peut même être, en réalité, inexistante. Des motifs de sécurité juridique inclinent parfois à déduire des conséquences juridiques d’une situation apparente (héritier apparent, mandataire apparent).
- Apparentement. — Dr. const. — 1° Affiliation relâchée d’un élu à un groupe parlementaire, qui requiert l’accord de ce groupe, mais n’impose pas strictement sa discipline. Les élus d’un parti peu vent s’apparenter à un groupe proche de leurs convictions politiques lorsqu’ils sont insuffisamment nombreux pour former leur propre groupe parlementaire. — V. Groupe parlementaire. 2° Groupement des listes électorales présentées par différents partis en vue de gagner des sièges aux dépens des adversaires isolés (Cf. L. 9 mai 1951).
Liens utiles
- L'auteur d'une introduction à l'édition récente des Fables de La Fontaine souligne que la versification d'apparence facile est dans cette oeuvre l'expression même d'une diversité fondamentale. Qu'en pensez-vous ?
- Selon Stendhal, « Toute oeuvre d'art est un beau mensonge. » Vous illustrerez et, au besoin, commenterez cet aphorisme en fondant votre argumentation sur des exemples précis tirés de votre culture littéraire et artistique ?
- Ces badineries ne sont telles qu'en apparence, car, dans le fond, elles portent un sens très solide (La Fontaine). qu'en pensez-vous ?
- Goethe disait : « Toutes mes poésies sont des poésies de circonstance », et il encourageait les jeunes poètes à traiter, au jour le jour, tous les petits sujets qui se présentent, même en apparence insignifiants, pourvu qu'ils s'y intéressent personnellement. Définissez, en vous appuyant sur les « poésies de circonstance » que vous connaissez, la portée, les avantages et les inconvénients d'une telle méthode de travail ?
- Construisez un dialogue argumenté où deux poètes sont confrontés : l'un défend les contraintes de la versification traditionnelle, l'autre évoque l'apparence de liberté du poème en prose, pour finalement considérer qu'il comporte lui aussi des contraintes...