aparté
aparté
Convention théâtrale selon laquelle un acteur peut exprimer à haute voix ses pensées en présence d'autres personnages qui sont censés ne pas l'entendre.
Commentaire
L'aparté est un outil théâtral qui permet à l’auteur de réaliser une communication directe, privilégiée, confidentielle entre un personnage et le public. Durant cet échange, les rapports normaux de la vie quotidienne sont suspendus dans l’espace scénique ; une relation spécifique de complicité se tisse entre l'acteur et son public, supprimant toute distance entre scène et salle.
Exemple
Boulingrin. — C’est ça ! File, que je ne te revoie plus !... que je n’entende plus parler de toi ! Des Rillettes, à part. — Qu’est-ce que c'est que ces gens-là ?... Qu’est-ce que c’est que ces gens-là ?... Fuyons avec célérité. (Georges Courteline, les Boulingrin.)
APARTE nom masc. - 1. Théâtre. Propos tenus par un personnage à l’insu des autres personnages. 2. Sens courant. Paroles que l’on adresse à quelqu’un de manière à ne pas être entendu des autres personnes présentes. L'aparté ne doit pas être confondu avec le fait de parler à la cantonade. Au théâtre, parler en aparté, c’est faire semblant de parler pour soi-même, mais de manière à être entendu seulement par le public. Le mot cantonade désignant les coulisses, parler à la cantonade, c’est littéralement « parler pour les coulisses » : donc parler haut sans paraître s’adresser à quelqu’un en particulier.
—► Monologue
Aparté. Parole que le personnage s’adresse à lui-même. A la différence de ce qui se passe dans le monologue, il le fait très brièvement. Le public est censé surprendre ce propos par hasard. Le procédé est fréquent dans la comédie qui entretient un rapport de connivence acteurs/spectateurs et dans le drame élisabéthain, très rare en revanche dans la tragédie classique. Corneille, qui avait « une aversion naturelle pour les apartés », car ils soulignent les conventions, les utilise dans une seule pièce, Le Menteur, en raison du sujet de cette comédie où doit régner une ambiguïté permanente que des confidences dissiperaient.