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APANAGE

APANAGE C’est la part d’héritage donnée par avance aux enfants puînés du roi. Il est constitué d’un ensemble de fiefs, de terres et de droits qui peuvent constituer ou non un bloc homogène. Le plus souvent, il est pris sur les acquisitions récentes, les Capétiens ayant généralement à cœur d’éviter, au sein de la fratrie, les révoltes et la dislocation du royaume.

APANAGE. L’apanage était un ensemble de fiefs, de terres et de droits prélevé sur le domaine royal et donné par le roi de France à l’un de ses fils puînés, pour sa subsistance et en compensation de l’attribution de la couronne à l’aîné. L’apanagiste devait hommage et fidélité au roi. Ses terres revenaient à la Couronne à sa mort ou à l’extinction de sa descendance masculine (à partir du XIVe siècle). Créés par les premiers Capétiens afin d’éviter par les partages le morcellement du domaine royal, les apanages contribuèrent, selon les périodes, à renforcer la Couronne en évitant les révoltes des fils puînés des monarques ou, au contraire, à l’affaiblir, dans certaines circonstances particulièrement favorables aux XIVe et XVe siècles (minorités, régences, crise de la guerre de Cent Ans et essor de l'État bourguignon). Peu importants sous Louis IX (saint Louis), Philippe III le Hardi et Philippe IV le Bel, les apanages représentèrent des fractions considérables du domaine royal à partir de Philippe VI de Valois et surtout de Jean II le Bon. La puissance des apanagistes fut peu à peu limitée par les progrès de la centralisation monarchique et administrative, le développement de l’économie monétaire (apanages transformés en revenus) ou bien les hasards généalogiques intégrant dans le domaine royal certains apanages (accession au trône de princes apanagistes, extinction de descendance mâle directe). A partir du XVIIe siècle, les princes de la maison de France ne reçurent plus que des seigneuries dispersées avec des pouvoirs sans cesse réduits. L’Assemblée constituante et l’Assemblée législative (1790-1792) réduisirent les apanages à des rentes ou des pensions. La Convention les supprima avec la royauté (1792). Napoléon Ier les rétablit en faveur de ses frères. La Restauration rendit à la famille d’Orléans son apanage, réuni à la couronne à l’avènement de Louis-Philippe Ier (1830).

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