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antithéâtre

antithéâtre

Théâtre des années 50 qui, par son refus des conventions classiques, révolutionne l’art dramatique.

Commentaire

L’antithéâtre, ou « nouveau théâtre », s’apparente à l’antiroman. Il est marqué par le rejet des artifices de fond et de forme du théâtre classique. Il prône un art résolument ouvert à l’invention, à la discordance, à la dérision : sous l’égide d’Antonin Artaud, de Eugène Ionesco, de Samuel Beckett, de Jean Genet, la scène s’ouvre à l’antihéros, le théâtre joue avec l'absurde.

Citations

Nous voulons faire du théâtre une réalité à laquelle on puisse croire, et qui contienne pour le cœur et les sens cette espèce de morsure concrète que comporte toute sensation vraie. (Antonin Artaud, le Théâtre et son double, in Œuvres complètes, tome IV.)

Ni l’Humour, ni la Poésie, ni l’imagination ne veulent rien dire, si, par une destruction anarchique, productrice d’une prodigieuse volée de formes qui seront tout le spectacle, ils ne parviennent à remettre en question organiquement l’homme, ses idées, sur la réalité et sa place poétique dans la réalité. (Antonin Artaud, le Théâtre et son double, in Œuvres complètes, tome IV.)

Il ne faut pas se laisser prendre au piège : derrière l'humour et la mystification, l’antithéâtre cache une attitude exigeante envers son art. (Emmanuel Jacquart, le Théâtre de dérision.)

ANTITHEATRE nom masc. - Expression apparue dans les années 50 de notre siècle pour désigner une forme nouvelle de théâtre qui s’attachait à renverser toutes les conventions admises jusqu’alors. Il faut voir l’origine de l’expression antithéâtre dans la terminologie inventée par Eugène Ionesco pour manifester le renversement des genres et des styles qu’il opérait dans son œuvre. Il s’en est expliqué lui-même ainsi : « J’ai intitulé mes comédies “antipièces”, “drames comiques”, et mes drames “pseudo-drames” ou “farces tragiques”, car, me semble-t-il, le comique est tragique, et la tragédie de l’homme dérisoire. » La critique s’est ensuite emparée de cette idée et a englobé sous l’étiquette d’« antithéâtre » l’ensemble des tendances qui caractérisaient le renouveau théâtral des années 50. Les œuvres, par ailleurs tout à fait dissemblables, de Beckett, de Ionesco, d’Adamov relèvent, en effet, d’une volonté de transgresser les principes traditionnels du théâtre : la construction de l’intrigue, la cohérence psychologique des personnages, l’illusion réaliste.

—> Théâtre de l’absurde