animisme
animisme, croyance que toute chose est animée et intentionnée. Cette attitude se rencontre chez les jeunes enfants et les peuplades primitives, qui sont incapables d’expliquer autrement les phénomènes dont ils ne comprennent pas le mécanisme. L’enfant qui se voit accompagné par la Lune, pendant sa promenade nocturne, est persuadé que celle-ci le suit De même, les éléments déchaînés sont, plus ou moins consciemment, assimilés par les esprits simples à la colère divine, que l’on essaye de calmer avec des sacrifices propitiatoires. Ce système de pensée, qui remonte aux débuts de l'humanité, se perpétue avec les enfants et se retrouve actuellement non seulement chez 150 millions d’animistes (principalement des habitants d’Afrique, d’Asie et d’Océanie), mais encore chez presque tous les individus peu cultivés.
animisme
Croyance selon laquelle tous les lieux, objets et êtres de la - nature possèdent une âme.
Commentaire
Doter la nature d'une âme est plus qu'un simple choix poétique. Aussi bien Jean-Jacques Rousseau que Victor Hugo ou Charles Baudelaire trouvent dans la nature des correspondances qui leur permettent d’exprimer leurs sentiments, de relier l’éclatement apparent de leur vie et la dérive de leurs sentiments à une unité quasi divinisée.
La nature devient alors voix ou truchement de Dieu, respiration ou miroir de l’homme.
Citations
Mon imagination ne laissait pas déserte la terre ainsi parée. Je la peuplais d’êtres selon mon cœur... Je transportais dans les asiles de la nature des hommes dignes de l’habiter. (Jean-Jacques Rousseau, Rêveries du promeneur solitaire. )
Pénétrez dans ces forêts américaines aussi vieilles que le monde : quel profond silence dans ces retraites quand les vents reposent ! quelles voix inconnues quand les vents viennent à s’élever ! Êtes-vous immobile, tout est muet ; faites-vous un pas, tout soupire. (François René de Chateaubriand, Génie du christianisme, deuxième partie, livre IV, chap. I.)
Objets inanimés, avez-vous donc une âme
Qui s'attache à notre âme et la force d’aimer ?
(Alphonse de Lamartine, Harmonies poétiques et religieuses, III, 2, « Milly ou la terre natale ».)
ANIMISME nom masc. - Attitude ou système de pensée qui attribue une âme aux choses.
ÉTYM. : le mot est formé à partir du mot latin anima -« âme ». Littéralement, « inanimé » signifie donc « sans âme ».
L’enfant, dans la mesure où il prête systématiquement une volonté aux choses, est naturellement animiste.
L’animisme caractérise la pensée magique pour laquelle le monde est habité par des volontés qu’il s’agit de se rendre favorables (ou d’empêcher qu’elles ne deviennent défavorables). D’où le recours aux sacrifices.
On tend à associer l’animisme à la pensée primitive en leur opposant les sociétés plus évoluées et plus rationnelles. Mais comme l’a bien montré Bergson, il y a une part de comportement rationnel dans ces sociétés comme il y a une part de comportement magique dans les nôtres. Pour Bergson, le recours à l’attitude magique commence au moment où la science et la technique ne sont plus efficaces.
L’animisme se rattache donc à toute approche du monde fondée non sur la raison, mais sur l’intuition. C’est pourquoi la présence ou l’absence de l’animisme en poésie est un bon indice de la vitalité de l’inspiration. Les siècles dominés par le rationalisme, comme le XVIIIe siècle, ont été à cet égard des périodes stériles. Mais l’animisme s’épanouit dans la poésie romantique. « Objets inanimés avez-vous donc une âme ? » demande Lamartine. Dans « Ce que dit la bouche d’ombre » (Les Contemplations) , Victor Hugo exprime sa conviction que le monde est habité :
«... vents, onde, flamme,
Arbres, roseaux, rochers, tout vit !
Tout est plein d’âmes. »
Nerval fait de même dans ses « Vers dorés » :
« Souvent dans l’être obscur habite un Dieu caché ;
Et comme un œil naissant couvert par ses paupières,
Un pur esprit s’accroît sous l’écorce des pierres ! »
—► Anthropomorphisme
Animisme (du lat. animus, anima, esprit, âme), croyance en une âme des choses, en un monde des esprits, en une force vitale. (Dans ce sens, l'animisme est la base de toutes les religions primitives.)
• L'ethnologue Tylor, dans La Civilisation primitive, fixa le premier, en 1871, la théorie de l'animisme. Partant de l'observation des phénomènes biologiques de la vie et de la mort, du sommeil et du rêve chez l'homme, le primitif lui-même a compris la notion. d'un principe distinct, spirituel, double. De là l'origine du culte des morts, du culte des ancêtres et de la migration des âmes. Tylor fait de cet animisme un point de départ dans une évolution un peu trop schématique des religions. Ses principes, repris par Spencer, furent remis en question par Marrett (1909), qui établit la théorie de l'animisme en renforçant la notion de Mana et en attribuant une personnalité à toutes sortes d'êtres, même inanimés, ainsi qu'à des phénomènes atmosphériques. Aujourd’hui, le. terme général d’animisme est plutôt considéré comme une attitude mentale recouvrant le fétichisme et la sorcellerie chez les peuples de civilisation encore archaïque naguère appelés païens, répartis dans tous les continents, mais plus particulièrement en Afrique, et, en Océanie.
animisme
, système qui considère chaque chose comme animée. — C'est une explication naturelle à l'homme d'attribuer une intention à chaque événement. D'où les notions primitives d'"esprits" bons ou mauvais, de « sorts », de « mana », etc., qu'il faut conjurer ou appeler par des prières, des sacrifices, des offrandes, dont les rites varient indéfiniment selon les sociétés. Cet animisme aboutit à la sorcellerie, à la magie (dont l'objet est de dominer ou de détourner ces forces mystérieuses). Par un processus de personnification, il donne naissance au « fétichisme », puis aux diverses religions, en passant par le « polythéisme ». L'animisme identifie le principe de la pensée et celui de la vie organique (théorie psychologique de Stahl).
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