ANDROMAQUE, ANDROMÈDE, ANGERONA, ANIGRE, ANTIGONE, ANTIOPE
- ANDROMAQUE. Andromaque, fille d’Eétion, roi de Thèbes de Mysie, fut l’épouse d’Hector et la mère d’Astyanax. Le destin s’acharna sur cette épouse dont la fidélité conjugale et la dignité sont citées en exemple par tous les écrivains anciens. Elle vit en effet périr de la main d’Achille son père et ses sept frères au cours de la guerre de Troie, et, peut-être, selon une tradition, son fils, qui aurait été jeté du haut des remparts de la cité. Épargnée lors du sac et de l’incendie de la ville, elle échut en partage à Néoptolème, le fils d’Achille. Ainsi, elle dut épouser, malgré elle, le fils du meurtrier de toute sa famille. De ce second mariage, elle eut trois enfants : Piélos, Molossos et Pergamos. Lorsque Néoptolème mourut, elle se remaria avec Hélénos, frère cadet d’Hector, en souvenir de son premier mari, dont elle était restée la veuve inconsolable. Elle mourut en Asie, où elle avait suivi son fils Pergamos, qui fonda, selon la légende, la ville dont il fut le roi éponyme.
- ANDROMÈDE. Cassiopée, femme de Céphée, roi d’Ethiopie, commit un jour l’imprudence de vanter la beauté de sa fille Andromède et de prétendre qu’elle surpassait celle des Néréides. Poséidon, irrité du dédain que l’on manifestait à ses filles, envoya un monstre marin ravager la contrée. Lorsque Céphée consulta l’oracle d’Ammon, il lui fut répondu que son royaume serait délivré de ce fléau si Andromède était sacrifiée au dieu. On attacha donc celle-ci à un rocher situé au bord de la mer. Elle s’attendait à être dévorée. Mais Persée, sur ces entrefaites, débarqua sur la côte d’Éthiopie. Il secourut Andromède en tuant le monstre. Puis il l'épousa. Dépité, un frère de Céphée, Phinée, auquel Andromède était promise, rassembla ses partisans et attaqua le héros au cours de ses noces. Grâce à la tête de Gorgone, tenue par Persée, tous les assaillants furent pétrifiés. Andromède suivit son époux en Grèce. Elle eut plusieurs enfants, au nombre desquels figurent Sthénélos et Électryon. Après sa mort, cette digne épouse fut placée entre les constellations septentrionales, près de celles de Persée, de Céphée et de Cassiopée.
- ANGERONA. De cette très ancienne divinité de la religion romaine, les commentateurs anciens ignorent les attributs. Pour les modernes, elle serait la divinité qui introduit le Soleil : sa fête a lieu le jour du solstice d’hiver; mais les Romains la représentent avec un doigt sur les lèvres ou un bâillon sur la bouche. Ce silence que réclame Angerona est sans doute le silence du monde des Morts, dont elle serait alors une des divinités.
- ANGUITIA. On connaît mal les attributs exacts de cette divinité romaine vénérée par les Marses dans la région du lac Fucin. Experte en l’art de préparer des poisons et des contrepoisons, douée pour charmer les serpents, elle savait les paroles magiques qui écartent les démons. On l’assimile souvent, dans les légendes hellénistiques, à Circé et à Médée.
- ANIGRE. Cette rivière de l’Élide, qui se jette dans la mer Ionienne, était connue dans l’Antiquité à cause du goût désagréable de ses eaux. Afin d’expliquer cette particularité, on racontait que les centaures, blessés par Héraclès, s'y étaient baignés et y avaient laissé traîner leur odeur sauvage.
- Animaux sacrés. On constate dans la mythologie gréco-romaine que certains animaux tiennent une place de choix dans les légendes des héros et des dieux. A cet égard, on établit généralement une distinction entre les animaux de sacrifice et les animaux qui symbolisent en quelque sorte les dieux et qui leur sont associés. Parmi les premiers, on peut citer les agneaux, les brebis, les bœufs, les porcs. Parmi les seconds, qui sont innombrables, on a coutume de retenir l’aigle, symbole majestueux du pouvoir suprême, toujours associé à Zeus, le dieu des dieux, le serpent, consacré aux divinités chthoniennes, la chouette, l’oiseau prophétique de la déesse Athéna, la colombe, aussi blanche que la déesse Aphrodite lorsqu’elle sortit de l’écume de mer; le lézard est l’animal d’Apollon, le poisson celui d’Artémis, le chien. I’animal familier d’Hécate. Le coq est consacré au dieu Asclépios, le paon à Héra. Certains animaux, enfin, traînent les chars des divinités, tels les lions de Cybèle ou les chevaux de Poséidon et d'Hadès. On ne peut pourtant parler d'une adoration de l'animal lui-même, comme dans la religion égyptienne. A travers eux, on adore les dieux. Ils ne sont pas des divinités, mais de simples emblèmes sacrés.
- ANNA PERENNA. Sur cette vieille et mystérieuse divinité romaine, les traditions diffèrent. Elle aurait été divinisée pour avoir sauvé de la famine, en fabriquant des gâteaux, la plèbe réfugiée sur le mont Sacré lors de la Sécession. Cependant, Ovide lui donne une tout autre origine. Après la mort de Didon, sa sœur Anna s'enfuit à Carthage, en Italie, où Énée l'accueillit avec une bienveillance qui sembla coupable. Lavinie, épouse d'Énée, conçut le projet de faire périr Anna, qui, avertie en songe par sa sœur Didon, prit la fuite et se précipita dans le fleuve Numicius, où elle fut changée en nymphe. Le surnom de Perenna, qui lui fut donné plus tard, l'identifierait peut-être avec la notion d'immortalité, ou bien à I'année qui se répète éternellement.
- ANTÉE. Ce géant monstrueux, fils de Gaia et de Poséidon, vivait dans le désert de Libye. Il s'y nourrissait de lions. Il attaquait sans distinction tous les voyageurs et les tuait sans pitié, car il avait promis à son père Poséidon de lui élever un temple avec des cranes humains. Héraclès, en quête des pommes d'or des Hespérides, le rencontra sur sa route et, à trois reprises, le terrassa. Mais chaque fois que le géant touchait le sol, Gaia lui rendait des forces nouvelles. Ayant découvert le secret de cette vigueur miraculeuse, Héraclès souleva de terre son adversaire et, de ses mains puissantes, l'étouffa.
- ANTÉNOR. Beau-frère de Priam et époux de Théano, sœur d'Hécube, Anténor appartenait au conseil de Troie et passait pour un esprit sage et pacifique. Plusieurs fois, il essaya d'apaiser les dissensions entre Grecs et Troyens, afin de ne pas laisser les deux peuples s'affronter. Il reçut l'ambassade grecque, conduite par Ulysse et Ménélas, qui venait réclamer aux Troyens Hélène. Pendant la guerre même, il tenta plusieurs fois de faire conclure une trêve. Accusé de trahison, en raison de sa prudence et de ses réserves sur un conflit qu'il jugeait pernicieux à la cause et à l'existence de Troie, il ne dut son salut qu'à l'arrivée des Grecs, qui, reconnaissants de ses efforts, I 'épargnèrent lui, sa femme et ses enfants, tant dans leurs personnes que dans leurs biens. Il put quitter librement la ville en flammes et parvint sur la côte adriatique, où il fonda, sur le territoire des Vénètes, la colonie de Padoue.
- ANTÉROS. Ce dieu grec est le frère d'Éros. Né de la même mère, Aphrodite, il possède, selon les cas, deux attributions : Antéros venge son frère lorsque les mortels se refusent à l'amour ou le trahissent; mais il s'oppose également à lui, car, dans les cœurs, il remplace la passion par l'antipathie et la sécheresse; gênant de la sorte les unions monstrueuses, empêchant le retour du chaos primordial, il est, dans le désordre de l'amour, un facteur d'organisation et de pondération.
- ANTICLÉE. Épouse de Laërte, Anticlée ne put supporter l'absence de son fils Ulysse, et, sans nouvelles de lui pendant de longues années, elle mourut de chagrin. Avant son mariage, elle avait vécu dans l'intimité de Sisyphe, qu'une version de la légende donne parfois comme le véritable père d'Ulysse.
- ANTIGONE. 1 ° Fille d’Œdipe et de Jocaste, sœur d’Ismène, d'Étéocle et de Polynice, Antigone eut une vie douloureuse et une mort atroce, mais ne se départit jamais d’un dévouement et d’une grandeur d’âme sans pareils dans la mythologie. Quand son père fut chassé de Thèbes par ses frères et quand, les yeux crevés, il dut mendier sa nourriture sur les routes, Antigone lui servit de guide, veilla jusqu’à la fin de son existence à le réconforter et l’assista dans ses derniers moments à Colone. Puis elle revint à Thèbes; mais, là, une nouvelle et cruelle épreuve l’attendait. Ses frères se disputaient le pouvoir, et Polynice, parti chercher du secours chez Adraste, le roi d’Argos, revint avec une armée étrangère assiéger la ville et combattre son frère Étéocle comme un ennemi. Après la mort des deux frères, Créon, leur oncle, prit le pouvoir à Thèbes, fit des funérailles solennelles à Étéocle, mais interdit de donner une sépulture à Polynice, parce qu’il avait porté les armes contre sa patrie avec le concours d’étrangers. Ainsi l’âme de Polynice ne connaîtrait jamais de repos. Pourtant, Antigone, qui considérait comme sacré le devoir d’ensevelir les morts, se rendit une nuit auprès du corps de son frère et, selon le rite, versa sur celui-ci quelques poignées de terre. Surprise par un garde et conduite auprès de Créon, elle s’entendit condamner à mort et fut enterrée vive dans le tombeau . des Labdacides. Plutôt que de mourir de faim, elle préféra se pendre. Hémon, le propre fils de Créon, et son fiancé, se suicida de désespoir; Eurydice, l’épouse de Créon, ne put supporter la mort de ce fils qu’elle aimait par-dessus tout et mit fin elle aussi à ses jours. 2 ° On connaît également une Antigone fille d’Éurytion, roi de la Phthiotide, qui épousa Pélée.
- ANTILOQUE. Exposé à sa naissance sur le mont Ida, ce héros fut retrouvé, par son père Nestor, roi de Pyloi, et l’accompagna à Troie. Au cours/d’un combat, selon la tradition la pp/S commune, il tomba sous les coups de l’Ethiopien Memnon. Ses cendres furent déposées auprès de celle de ses deux amis,Achille et Patrocle. Les trois héros se retrouvèrent dans le séjour des bienheureux, sur l’île Blanche, où, au milieu de la félicité totale, ils continuent pour l’éternité leurs exploits et leurs festins.
- ANTINOOS. Fils d’Éupithès d’lthaque, il apparaît dans l'Odyssée comme le chef des prétendants die Pénélope. Orgueilleux et brutal, il multiplia les méfaits dans le palais d’Ulysse, tenta de tuer Télémaque, dont la présence le gênait, dilapida les biens de Pénélope, insulta le porcher Éumée, venu pour introduire un mendiant dans la salle où il dînait avec ses compagnons. Ulysse se cachait sous cet humble déguisement : il tua Antinoos, qui portait une coupe à ses lèvres.
- ANTIOPE. Sa beauté fut fatale à cette fille du dieu-fleuve Asôpos ou du roi thébain Nyctée. Zeus, amoureux, la séduisit sous la forme d’un Satyre; effrayée et craignant le courroux paternel, Antiope s'enfuit et trouva refuge chez le roi de Sicyone, Épopée, qui l'épousa. Mais Lycos, frère de Nyctée, s'empara de Sicyone, tua le roi et ramena sa nièce à Thèbes. En cours de route, Antiope mit au monde deux jumeaux, Amphion et Zéthos, qu’elle dut abandonner et que des pâtres recueillirent. Persécutée par Dircé, épouse de Lycos, elle eut droit à la faveur des dieux, fut délivrée et put retrouver ses enfants, qui la vengèrent de l’indigne traitement qu’elle avait subi. Lycos et Dircé furent tués. Mais Dionysos ne voulut pas laisser ces meurtres impunis, et il frappa Antiope de folie; elle erra dans toute la Grèce, jusqu'au jour où Phocos, petit-fils de Sisyphe, la guérit et l'épousa.
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