Anaxagore Anaximandre ANDROGYNE ÂNE DE BURIDAN ANGOISSE ANIMAL, ANIMALITÉ ANGOISSE Annales (école des)
Anaxagore
Philosophe et savant grec (500-428 av. J.-C.) de l'école ionienne, qui' enseigna à Athènes, où il eut Périclès et peut-être Socrate pour élèves. Accusé d'impiété, il s'exila et se laissa, dit-on, mourir de faim à Lampsaque. ♦ Anaxagore admet l’existence d'un mélange primitif de germes, ultérieurement organisé par l’intervention d'une intelligence illimitée, éternelle et obéissant à ses propres lois, le Noûs, ce qui affirme une finalité en niant le destin et provoqua l'admiration d'Aristote. Dans son traité Sur la nature, il explique l’origine des corps sans avoir recours à un élément (eau, feu, etc.) mais par des homéoméries (le terme est d'Aristote) : particules matérielles qui s'assemblent pour former chaque corps mais qui, à la différence des atomes*, possèdent les mêmes qualités que les corps qu'elles constituent. Chaque élément est ainsi semblable à chaque autre et au corps global. De surcroît, chaque corps possède des éléments de chaque autre, sa définition dépendant de ceux qui y sont majoritaires. ♦ Cette théorie réapparaîtra chez certains alchimistes du Moyen Âge - et peut être rapprochée de la croyance aux homuncules, petits êtres préformés dont les biologistes des xviie et xviiie siècles affirmaient l'existence dans l'ovule ou le spermatozoïde.
Anaximandre
(Né vers 610 av. J.-C., mort vers 546 av. J.-C.) Penseur de l'école ionienne, qui fut peut-être l'élève de Thalès. Son poème De la nature rend compte de l'univers à partir, non pas d'un élément particulier, mais de ce qu'il nomme l'apei-ron. Ce terme, qu'il introduit dans la philosophie, désigne étymologiquement ce qui n'a pas de limite, mais il semble difficile de l’assimiler à un infini auquel la pensée grecque a toujours répugné ; le principe en question serait plutôt un chaos initial, matière informe, éternelle, dont tous les êtres procèdent par une sorte de transformisme élémentaire, mais on devrait lui ajouter une dimension « métaphysique » : illimitation dans laquelle le temps introduit une sorte d'arrangement. D'autre part, on attribue à Anaximandre - il serait le premier à avoir écrit un texte qui fut recopié - l'invention du cadran solaire et des cartes de géographie.
ANDROGYNE
L’androgyne fait référence, en philosophie, au mythe d’Aristophane rapporté par Platon dans Le Banquet : à l’origine, l’humanité comprenait, outre le sexe masculin et le sexe féminin, un troisième genre, l’androgyne, composé d’êtres tenant des deux autres réunis. Doués d’une force prodigieuse, ces êtres bisexués se révoltèrent contre les dieux, et pour les châtier de leur orgueil, Zeus coupa chacun deux par la moitié. Désormais, ayant la nostalgie de l’unité perdue, les deux parties - de sexe différent ou de même sexe - des androgynes primitifs vont chercher à retrouver une moitié complémentaire et à s’unir à elle. Ainsi s’expliquerait la naissance des variantes - homosexuelle aussi bien qu’hétérosexuelle - de l’amour, à partir d’une bisexualité originaire que Freud reprendra d’ailleurs à son compte.
ÂNE DE BURIDAN
Buridan, célèbre philosophe nominaliste du xive siècle, illustra les polémiques concernant le libre arbitre par l’exemple d’un âne ayant également faim et soif mais qui, placé à mi-chemin d’un bac d’eau et d’un bac de grain, ne saurait choisir au point de rester immobile et d’en mourir. Cet argument symbolise désormais la nécessité d’un motif avant tout choix, et illustre à sa façon la thèse de Descartes selon laquelle « l’indifférence est le plus bas degré de liberté ».
ANGOISSE
(Du latin angor : « passage étroit et difficile » et, par extension : « situation critique ».) Phénomène affectif fait de très vive inquiétude et de crainte sans objet déterminé - contrairement à la peur qui porte toujours sur un objet plus ou moins précis - et souvent accompagné de modifications neurovégétatives telles que des sensations d’oppression ou d’étouffement, transpiration, troubles digestifs. Ces perturbations physiologiques font, en revanche, défaut dans l'anxiété - sentiment moins fort que l’angoisse -, où la pensée intervient davantage. Alors que la psychanalyse observe dans l’angoisse une ambivalence faite à la fois de désir et de crainte, la philosophie existentielle, depuis Kierkegaard, y voit un sentiment ontologique capable de nous révéler non seulement notre liberté, mais aussi l’insécurité devant le néant* et le caractère absurde de la vie.
ANIMAL, ANIMALITÉ
♦ L’animal désigne d’abord l’une des deux grandes classes du vivant, qui se distingue du végétal par la mobilité ou la sensibilité - même si de tels critères ne semblent pas entièrement décisifs lorsqu’on s’intéresse aux formes organiques élémentaires. Dans cette optique, on peut affirmer, comme Aristote, l’animalité de l’homme, puisqu’elle constitue son genre, ou le fondement (naturel et logique) de sa spécificité. ♦ Il faut attendre le dualisme cartésien pour que s’impose l’idée d’une transcendance de l’esprit relativement à l’animal machine, mais dans ce cas, le vivant s’évanouit, puisque l’animalité se dissout dans le mécanisme. ♦ Ultérieurement, l’animalité est bien comprise comme intérieure à l’homme, mais elle est la part qu’il convient de refuser, parce qu’elle désigne le désir, éventuellement « bestial » et d’autant plus immoral, ou ce qui doit au minimum être éduqué. Dans la mesure où l’animal fait partie de la nature, l’anthropologie contemporaine, tout en reconnaissant qu’un fond d’animalité demeure dans l’humain, affirme que l’ordre culturel s’élabore par la négation de cette animalité première.
ANIMAL MACHINE
Appellation désignant le corps animal selon Descartes et certains cartésiens qui, en réservant à l’homme toute forme de pensée, font de l’animal un pur mécanisme dénué de sensibilité et d’activité psychique. Cette théorie eut des conséquences parfois surprenantes - comme la vivisection pratiquée à Port-Royal, où les cris d’un animal prouvaient simplement qu’on avait touché le « ressort » adéquat.
ANIMAL POLITIQUE
(En grec, zoôn politicon.) Expression utilisée par Aristote dans sa Politique (I, 1) pour définir l’homme. Elle suppose une conception selon laquelle l’homme n’est pas un individu vivant de surcroît et après coup en société, mais bien au contraire un être par essence collectif et politique.
ANIMISME
Théorie admettant qu’une seule âme est à la fois principe de la pensée et de la vie organique. ♦ En ethnologie, le mot désigne l’ensemble des croyances religieuses affirmant que tous les êtres (y compris les végétaux ou les corps naturels) sont dotés d’une âme et donc animés d’intentions. Cette forme « primitive » de religion a été décrite au xixe siècle, en particulier par E. Tylor et dans le cadre général de théories sur l’évolution des sociétés aujourd’hui fortement contestées. Pour sa part, l’anthropologie actuelle renonce prudemment à étudier l’origine des croyances religieuses et préfère une analyse de leurs structures telles qu’elles sont décelables. ♦ On remarquera toutefois : - que l’animisme entendu classiquement constitue la première étape de l’état théologique d’Auguste Comte, - qu’il demeure actif dans la mentalité enfantine, toujours soucieuse, ainsi que l’a montré Piaget, de trouver les intentions des choses et de la nature, - qu’il joue un rôle majeur dans la pensée des malades mentaux, et notamment dans leurs expressions artistiques.
Annales (école des)
Voulant dépasser la méthode critique inaugurée par l’école positiviste rassemblant à la fin du xixe siècle la première génération des historiens qui forgèrent l’histoire « scientifique », essentiellement événementielle au départ, l’Ecole française des Annales - cristallisée autour de la revue Annales d’Histoire économique et sociale fondée en 1929 par Lucien Febvre et Marc Bloch - eut pour ambition de renouveler et d’élargir le cadre des recherches historiques. Cette école de pensée contribua, par exemple, à ouvrir le champ de l’histoire à des activités humaines qui, traditionnellement, n’y avaient pas droit de cité, en substituant notamment au temps bref de l’histoire événementielle la longue durée propre à accueillir et à rendre intelligibles les faits de civilisation. Cet objectif ne pouvait être atteint qu’en supprimant le cloisonnement - désormais jugé artificiel - entre les sciences sociales (histoire, sociologie, psychologie, économie, géographie humaine...), c’est-à-dire en entrant dans la voie de la pluridisciplinarité. C’est ainsi que les travaux de l’Ecole des Annales ont permis de déboucher à notre époque, sur ce qu’il est convenu d’appeler la Nouvelle Histoire.
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