analyse psychologique
analyse psychologique
1. Procédé d’écriture qui consiste pour l’auteur à expliquer en détail l’univers mental d’un personnage. 2. Recherche d’un lecteur portant sur les attitudes mentales d’un personnage.
Commentaire
1. Lorsqu’un romancier présente un personnage à travers une analyse psychologique, il donne au lecteur toutes les clés permettant de comprendre les actions, les sentiments et les attitudes de ce personnage. Balzac ou Proust sont familiers de ce type d’approche. 2. L’analyse psychologique entre dans la méthode d’explication de texte traditionnelle. Elle s’oppose à l’explication structurale qui, elle, s’intéresse à la mécanique et au fonctionnement du texte. Elle repose sur l’idée qu'un personnage est assimilable à une personne et qu’on peut explorer son univers mental à travers ses paroles, ses idées, ses sentiments, ses gestes, ses réactions, sa conduite, etc. Elle permet de saisir le caractère et les motivations d'un personnage dans une situation romanesque ou dramatique.
Exemples
1. L’amour s'identifie tellement à l’objet aimé que dans son désespoir même il y a quelque charme. Il lutte contre la réalité, contre la destinée ; l’ardeur de son désir le trompe sur ses forces, et l’exalte au milieu de sa douleur. La mienne était morne et solitaire ; je n’espérais point mourir avec Eléonore ; j'allais vivre sans elle dans ce désert du monde, que j'avais souhaité tant de fois de traverser indépendant. (Benjamin Constant, Adolphe.) 2. Rien ne ressemble moins à des parties de plaisir que les « amours » de Julien avec Mme de Rénal et Mathilde de La Mole. Sans doute aime-t-il à sa façon ces deux femmes, mais ses sentiments sont des phénomènes parasites qui ne doivent pas prendre le pas sur les sublimes calculs de l’ambition... En vérité tout le pathétique de cette histoire réside moins dans la lutte Julien-société que dans celle qui oppose Julien l’ambitieux à Julien le sensible. (Michel Tournier, le Vol du vampire.)
Citations
L’analyse psychologique a perdu pour moi tout intérêt du jour où je me suis avisé que l'homme éprouve ce qu’il s’imagine éprouver. De là à penser qu’il s’imagine éprouver ce qu'il éprouve... (André Gide, les Faux-Monnayeurs.) La seule conception romanesque qui ait cours aujourd'hui est, en fait, celle de Balzac. Sans mal, on pourrait même remonter jusqu’à Mme de La Fayette. La sacro-sainte analyse psychologique constituait, déjà à cette époque, la base de toute prose : c’est elle qui présidait à la conception du livre, à la peinture des personnages, au déroulement de l’intrigue. Un « bon » roman, depuis lors, est resté l’étude d'une passion — ou d’un conflit de passions, ou d’une absence de passion — dans un milieu donné. (Alain Robbe-Grillet, Pour un nouveau roman, « Une voie pour le roman futur », 1956.)
ANALYSE DIDACTIQUE C’est l’analyse que fait celui qui se destine à devenir psychanalyste. Cette analyse se fait auprès d’un analyste confirmé, préalablement à l’exercice de la psychanalyse, ou dans le temps où l’analyste débutant commence lui-même à prendre des patients en psychanalyse. Il y analyse en particulier ses contre-transferts, c’est-à-dire ses réactions inconscientes aux transferts de ses patients. La question de savoir dans quelle mesure l’analyse didactique est un travail d’investigation intérieure de même nature que la psychanalyse, et dans quelle mesure elle est un travail de formation sanctionné par une autorisation institutionnelle d’exercer le métier d’analyste est un problème débattu par les psychanalystes.Liens utiles
- « Atala n'est jamais un "roman psychologique" [...], mais un roman de fonctions (frère, soeur, père) sur un fond d'éléments primitifs : cet univers n'est pas réductible à celui de l'auto-analyse, de l'introspection, de la pure aventure intérieure et des tiroirs successivement éclairants ». Discutez ce propos ?
- « Atala n'est jamais un roman psychologique [...], mais un roman de fonctions (frère, soeur, père) sur un fond d'éléments primitifs : cet univers n'est pas réductible à celui de l'auto-analyse, de l'introspection, de la pure aventure intérieure et des tiroirs successivement éclairants ». Commentez ces propos sur l'oeuvre de Chateaubriand ?
- Pensez-vous que les romans doivent développer longuement l'analyse psychologique des personnages qu'ils mettent en scène ?
- « Atala n'est jamais un roman psychologique [...], mais un roman de fonctions (frère, soeur, père) sur un fond d'éléments primitifs : cet univers n'est pas réductible à celui de l'auto-analyse, de l'introspection, de la pure aventure intérieure et des tiroirs successivement éclairants ». Commentez ce propos.
- Préparation à l’oral du baccalauréat de français Analyse linéaire n°4 - Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde, 1990 (épilogue)