ANALPHABÉTISME
ANALPHABÉTISME Pour la quasi-totalité de la population, il restera la règle tout au long du Moyen Âge (et au-delà) même si, au cours du xiie siècle, la multiplication des écoles urbaines l’a fait reculer, de façon impossible à quantifier toutefois. Est alors considéré comme lettré celui qui sait lire et écrire le latin, seule langue jugée digne d’être écrite. C’est, le plus souvent, un clerc, un juriste (notaire) ou un marchand. La noblesse*, d’abord dédaigneuse des lettres, se défera progressivement de ses préventions et se mettra peu à peu à envoyer ses enfants à l’école ou à s’offrir les services d’un précepteur. L’augmentation des manuscrits en circulation pourrait donner une idée des progrès de l’alphabétisation au cours de la période mais nous ignorons combien chacun avait de lecteurs ; les étudiants, par exemple, qui ne disposaient pas de manuels, empruntaient les cours pour les recopier. Signalons, pour finir, qu’analphabétisme ne voulait pas dire ignorance : la culture orale et visuelle, transmise par les peintures, les sculptures et les vitraux, était particulièrement vivace.