ANALOGIE
ANALOGIE, n.f. (gr. analogos «proportionnel»). ♦ 1° Sens strict. Proportion mathématique : a/b = c/d; c’est le sens principalement retenu par Aristote. ♦ 2° Sens vague. Ressemblance (à éviter) ; ♦ 3° Saint Thomas d’Aquin. L’analogie 1° est dite «analogie de proportion» ; à côté, il définit une «analogie d’attribution», jugement par lequel on attribue à Dieu une qualité en un sens ni univoque ni équivoque mais éminent. Ex. Dieu est bon, d’une manière différente de la bonté d’un homme (sens non univoque), mais n’est toutefois pas sans aucun rapport (sens non équivoque), car c’est la bonté de Dieu qui est à l’origine de celle de l’homme ; la bonté de Dieu est éminente, parce que parfaite, alors que celle de l’homme est imparfaite ; de plus, s’il est vrai que «tel homme est bon», «bon» est alors une qualité qui lui est attribuée, et qui est différente de sa nature (l’humanité), alors que, pour Dieu, il faut dire : «Dieu est bonté» (ou «sagesse», etc.), tout attribut que nous lui appliquons à juste titre étant son Etre-même. D’où résulte l’«analogie de l’être» («être» n’est pas univoque entre Dieu et les créatures, sans être équivoque : «Dieu est son Être», lui seul, et il donne d’être aux créatures). ♦ 4° Kant. Les «analogies de l’expérience» : principes a priori de l’entendement, dans la catégorie de relation (tous les phénomènes sont soumis a priori à des règles : permanence de la substance, causalité, action réciproque). ♦ 5° Anatomie comparée. Chez Geoffroy Saint-Hilaire, caractère de deux organes, chez des êtres d’espèces différentes, ayant même emplacement et même connexion (bras / aile) ; chez Cuvier, au contraire, et la plupart des biologistes : organes ayant même fonction (l'«œil» de l’insecte et celui du vertébré).
Analogie
Du grec analogia, « proportion mathématique », « correspondance ».
- Rapport de ressemblance établi entre deux ou plusieurs objets. - En mathématiques, identité de rapport qui unit deux à deux les termes de plusieurs couples.
• Raisonner « par analogie » consiste, à partir de l'observation de certaines similitudes entre deux objets, à supposer l’existence d'autres similitudes, non encore observées. • L'analogie n'a pas la rigueur de l’induction ; aussi est-elle souvent considérée, dans le domaine des sciences, comme un obstacle épistémologique (Bachelard).
ANALOGIE (n. f.) 1. — (Tradit.) Identité du rapport qui unit deux à deux les termes de plusieurs couples ; il s’agit de la proportion arithmétique ; par extension, appliquée à d’autres termes : images/objets réels = opinion/science (Platon). 2. — Ressemblance plus ou moins vague. 3. — Pour Condillac, il s’agit d’un principe expliquant la formation des langues. 4. — Raisonnement par analogie : raisonnement fondé sur l’analogie au sens 1 (tradit.) ou 2 (classique). 5. —Analogies de l'expérience : pour Kant, les trois principes de l’entendement pur (règles de l’usage objectif des catégories) concernant la relation : permanence de la substance, causalité, action réciproque universelle. 6. —Analogue : qui occupe la même position dans un rapport d'analogie ; par extension, qui a la même fonction. 7. —Analogon : substitut.