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AMPÈRE (ANDRÉ-MARIE)

Illustre physicien (1775-1836) né à Poleymieux, près de Lyon. Inventeur du premier télégraphe électrique et, avec Arago, de l'électro-aimant. On lui doit d'importants développements dans le domaine des mathématiques et de la chimie. Il s'occupa aussi de philosophie. Il avait imaginé, à 18 ans, une langue universelle qu'il destinait au rapprochement entre les hommes.

AMPÈRE André-Marie. Philosophe et savant français. Né à Lyon le 22 janvier 1775, mort à Marseille le 10 juin 1836. Fils d’un négociant, il passa sa première enfance dans un village voisin de sa ville natale où ses parents avaient acquis une propriété. D’une intelligence prodigieuse, il fit lui-même toute son éducation en suivant le cours spontané de ses pensées. Dès l’âge de seize ans, il lisait dans le texte nombre d’auteurs grecs et latins, voire étrangers. Quand aux mathématiques, il en savait autant que l’on en peut savoir après toute une vie d’étude. Tout en se plongeant dans l’algèbre, il ébauchait des ouvrages d’imagination : poèmes politiques, tragédies, même une épopée sur Christophe Colomb. On sait, en outre, que sa mémoire faisait merveille : ayant lu tout jeune l'Encyclopédie , il l’assimila si bien qu’il pouvait, dans sa vieillesse, en citer par cœur de longs extraits, sans oublier un seul mot. En 1793, il conçut le projet d’une langue universelle à seule fin de consolider la paix. Ce fut au cours de cette même année qu’il perdit son père : accusé d’être hostile à la Révolution, ce dernier finit, en effet, sur l’échafaud. Le jeune homme en ressentit une telle commotion qu’il faillit perdre la raison. Ayant néanmoins retrouvé le goût de l’étude, il poursuivit ses recherches en divers domaines. Quelques années plus tard (1799), il épousa à Lyon une jeune fille sans fortune, Julie Caron. Pour vivre, il donna alors des leçons particulières. En 1801, il obtint la chaire de physique à l’école centrale de Bourg (Ain), te fut là qu’il écrivit son premier ouvrage important : Considérations sur la théorie mathématique du Jeu (1803). Il se fit tant remarquer avec cet ouvrage qu’il obtint sans peine un poste de répétiteur à l’Ecole Polytechnique de Paris (1804). Dès lors, son ascension commence : membre consultatif des Arts et Métiers (1806), inspecteur général de l’Université (1808), professeur d’analyse à l’Ecole Polytechnique (1809), membre de l’institut (1814) et bientôt membre de toutes les sociétés savantes de l’Europe. Souvent embarrassé de ces titres et de ces fonctions, Ampère ne se trouvait à l’aise que dans son petit laboratoire de la rue des Fossés-Saint-Victor. C’est de là qu’allait bientôt sortir une des plus grandes découvertes de la science moderne : l’électro-magnétisme. Partant d’une observation du physicien danois Oersted, il remarqua en effet (1820), que les courants électriques agissent les uns sur les autres. De là l’ouvrage qu’il publia trois ans plus tard et auquel il dut sa gloire: Mémoire sur la théorie mathématique des phénomènes électrodynamiques, uniquement déduite de l’expérience (1823). Étant aussi bien en contact avec les savants qu’avec les penseurs et les écrivains, Ampère mena toujours de front les diverses activités du savoir humain : depuis les sciences naturelles jusqu’à la philosophie. Cette universalité même était la cause d’étranges distractions qui égayaient ses amis et ses élèves, et qui étaient devenues proverbiales. Toujours un peu embarrassé de sa personne, ignorant les usages du monde, il fut ce qu’on appelle un sage, dans toute la force du terme. Vers la fin de sa vie, il osa entreprendre un travail gigantesque, lequel devait paraître en 1834 : Essai sur la philosophie des Sciences, ou Exposition analytique d’une classification naturelle de toutes les connaissances humaines .

♦ « Il savait mieux les choses de la nature et de l’univers que celles des hommes et de la société. Il manquait essentiellement de calme, et n ’avait pas la mesure et la proportion dans les rapports de la vie. Son coup d’œil, si vaste et si pénétrant au-delà, ne savait pas réduire les objets habituels. » Sainte-Beuve.

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