amoralité/immoralité
amoralité/immoralité
L’amoralité est l'absence de toute morale, de toute notion de bien et de mal, alors que l’immoralité est une réaction contre la morale ou la norme d’une société, assortie d’une conscience claire des choix qu’elle engage.
Commentaire Les deux mots se définissent par rapport à la morale. Ainsi, la morale étant le reflet des choix d’une société, de la frontière établie entre le bien et le mal, l’immoralité serait une contestation directe de ces choix alors que l’amoralité supposerait l’absence de toute obligation morale.
Citations J'en venais à ne goûter plus en autrui que les manifestations les plus sauvages, à déplorer qu’une contrainte quelconque les réprimât. Pour un peu, je n’eusse vu dans l'honnêteté que restrictions, conventions ou peur. (André Gide, l'Immoraliste.)
Toute morale est contraire au laisser-aller, c'est une tyrannie qui s'exerce sur la « nature » et aussi sur la « raison ». (Friedrich Nietzsche, Par-delà le bien et le mal, trad. de G. Bianquis.) L’immoral va contre la morale avec une conscience plus ou moins claire de ce qu’il fait ; l'amoral n'a même pas conscience de jugements moraux. (Léon Brunschvicg, in Lalande, Vocabulaire de la philosophie.}
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