Amers de SAINT-JOHN PERSE
Amers SAINT-JOHN PERSE, 1957, Poésie/Gallimard
• Dans l’esprit et le ton qui sont déjà ceux de ses poèmes antérieurs, Éloges (1904), Anabase (1924), Exil (1944) et Vents (1946), Saint-John Perse compose ici en l’honneur de la mer. Le titre est fait du nom des repères que les navigateurs prennent au voisinage des côtes. • Sur un ton d’incantation solennelle, usant de versets liés en larges mouvements lyriques, le poète conduit une célébration lente et musicale, sans action autre que l’entrée de témoins et de récitants. Les phrases liminaires nomment les thèmes et les intervenants : Des villes hautes s’éclairaient sur tout leur front de mer... (Strophe, I), Les Tragédiennes sont venues, descendant des carrières. Elles ont levé les bras en l’honneur de la mer [...] (Strophe, III), Les Patriciennes aussi sont aux terrasses, les bras chargés de roseaux noirs [...] (Strophe, IV). Le chant est chargé d’images venant d’un passé sans âge qui donnent un aspect d’éternité à ce que la mer inspire aux intervenants qui se succèdent et, pour finir, aux amants : Ô mon amour au goût de mer, que d’autres paissent loin de mer l’églogue au fond des vallons clos [...] (Strophe, IX). • Saint-John Perse a repris le rôle d’officiant dévolu au poète dans la tradition antique des hymnes.
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- Saint-John Perse
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- Vous commenterez cette phrase de Saint-John Perse à propos de la poésie : « L'obscurité qu'on lui reproche ne tient pas à sa nature propre qui est d'éclairer, mais à la nuit même qu'elle explore, et qu'elle se doit d'explorer : celle de l'âme elle-même et du mystère où baigne l'être humain ».
- Pensez-vous comme Saint-John Perse dans sa Lettre à un ami : Ce que je crois, [c'est] que la sincérité, en art, n'a jamais droit à l'immédiat ; qu'elle ne peut affluer qu'involontaire, par transparence, ou même négativement ; que l' « essentiel », là, ne peut jamais, sans ruser, devenir à lui-même l'objet. L'essentiel ne se dit pas, et bien plus, n'a jamais désiré se dire.