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Amédée ou Comment s’en débarrasser d'Eugène IONESCO

Amédée ou Comment s’en débarrasser Eugène IONESCO, 1954, Gallimard

• Cette comédie en trois actes repose sur l’association de la plus grosse farce et d'une vision de l’homme dominée par le désespoir et le sentiment de l'absurde. • Dans leur appartement petit-bourgeois soigneusement clos, deux quadragénaires, Amédée Buccinioni, qui se dit écrivain mais ne parvient plus à écrire, et sa femme Madeleine, qui exerce à domicile son métier de standardiste, ruminent une angoisse qui prend une réalité matérielle burlesque : il pousse des champignons sur les planchers et, dans la chambre, est caché un cadavre qui ne cesse de grandir et qui, à mesure que tournent les aiguilles de la pendule, va envahir la scène. Quelle mystérieuse faute matérialise-t-il? Quel remords? À moins que ce ne soit tout l’irrémédiable de la vie. Comment s’en débarrasser? À l’acte II, Amédée et Madeleine ressassent leur impuissance tandis que les pieds immenses du cadavre repoussent les meubles. Est-ce un jeune amant de Madeleine qu’Amédée a tué? Ou bien le bébé confié par une voisine? Ou une femme qui s’est noyée sans qu’Amédée lui porte secours? En rêve, Amédée se revoit jeune marié chantant la vie et l’accord des sens avec le monde alors que Madeleine crie l’horreur de l'existence. Aimons-nous, dit maintenant encore Amédée. Ne dis pas de sottises, réplique Madeleine. Ce n 'est pas l’amour qui va nous débarrasser de ce cadavre. Pour finir, ils le font passer par la fenêtre pour qu’Amédée aille le jeter dans la Seine. À l’acte III, Amédée, surpris par des agents de police, s’envole vers le ciel, enveloppé dans les vêtements du cadavre dont les souliers tombent sur la scène, l’auteur liquidant la farce et la métaphysique dans un grand jeu bouffon. • La cocasserie et la dérision sont ici les ressorts du jeu théâtral en même temps qu’elles constituent la réponse à l’angoisse.

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