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ALSACE-LORRAINE

ALSACE-LORRAINE

Par le traité de Francfort, le 10 mai 1871, la quasi-totalité de l’Alsace (hors région de Belfort) et les territoires lorrains de dialecte germanique, ainsi que d’autres territoires non germanophones, dont la ville de Metz pour raisons militaires, sont cédés à l’Empire allemand par la France vaincue. Plus de 100 000 habitants sur les 1 500 000 optent pour le maintien de leur nationalité française et quittent la région. Ces territoires (Elsass-Lothringen) qui forment désormais un Reichsland (une terre d’Empire) sont administrés par un Statthalter à partir de 1879, représentant de l’empereur à Strasbourg.

Au début du xxe siècle, l’Alsace-Lorraine bénéficie d’une politique de libéralisation et de l’essor économique du Reich. Mais cette terre se bat pour affirmer son particularisme et lutte contre les tentatives de germanisation. Pour de nombreux Français, l’Alsace et la Lorraine restent les provinces perdues.

Dès le début de la Grande Guerre, l’armée française lance une offensive sur ces deux territoires où l’état de siège a été instauré. Mais ce n’est qu’en novembre 1918, après l’armistice, que les troupes alliées font leur entrée dans les villes de Mulhouse, Colmar, Strasbourg et Metz où elles sont accueillies avec enthousiasme.

Le traité de Versailles, le 28 juin 1919, consacre le retour de l’Alsace-Lorraine à la France. Cette réintégration ne se fait pas sans difficulté. La politique de centralisation de l’État français se heurte entre les deux guerres à la volonté d’autonomie des Alsaciens qui restent attachés à leur liberté scolaire et religieuse (maintien du Concordat). La Lorraine se dote de fortifications le long de la frontière franco-allemande : c’est la ligne Maginot, qui sera contournée par les Allemands en juin 1940.

L’Alsace et la Lorraine sont de nouveau annexées par le Grand Reich au lendemain de l’armistice du 22 juin 1940, et administrées par un Gauleiter, chargé de germaniser le territoire. Les jeunes Alsaciens et Lorrains sont, à partir de 1942, incorporés de force (les « Malgré-nous ») dans la Wehrmacht (l’armée allemande) et envoyés sur le front russe. Toute résistance mène aux camps de concentration de Schirmeck et du Struthof. L’Alsace et la Lorraine redeviennent finalement françaises après la très dure campagne des Alliés qui a lieu pendant l’hiver 1944-1945.

Terres frontalières ayant subi trois guerres et quatre changements de régime depuis 1871, l’Alsace et la Lorraine privilégient depuis la seconde moitié du xxe siècle leur situation de carrefour au cœur de l’Europe occidentale dans une région densément peuplée et maillée de voies de communication. Strasbourg accueille le Conseil de l’Europe et abrite le siège du Parlement européen, et la Lorraine noue des relations économiques transfrontalières avec la Sarre et le Luxembourg voisins (SarLorLux).

ALSACE-LORRAINE. Nom donné en France de 1871 à 1918 aux régions de 1 ’ Est annexées à l’Empire allemand en 1871. Elles comprenaient les départements de la Moselle (sauf région de Briey), du Bas-Rhin et du Haut-Rhin (sauf Belfort). Environ 150 000 personnes (un dixième de la population) optèrent pour la nationalité française avant le 1er novembre 1872 et partirent pour la France de l’intérieur ou l’Algérie. Gouvernée par un Staathalter, l’Alsace-Lorraine refusa l’intégration à l’Empire allemand jusqu’à son retour à la France en 1918. Réoccupées par l’Allemagne en 1940, l’Alsace et la Lorraine furent soumises à l’enrôlement forcé dans la Wehrmacht ; résistants ou réfractaires furent déportés dans les camps de concentration. L’Alsace-Lorraine fut libérée par les Alliés durant l’hiver 1944-1945. La loi de séparation des Églises et de l'État, votée en France en 1905, ne fut pas appliquée dans les trois départements occupés entre 1871 et 1918. Ces derniers bénéficient toujours de la législation religieuse et scolaire qui était la leur en 1918. Voir Concordat de 1801, Guerre mondiale (Première, Seconde), Hohenlohe (Chlodwig)

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