ALCYONÉE, ALOPÉ, AMALTHÉE, AMAZONES, AMPÉLOS, AMPHILOCHOS
- ALCYONÉE. 1 ° Un des Géants révoltés contre les dieux de l’Olympe, Alcyonée combattit Héraclès aux champs Phlégréens, en Macédoine. Mais chaque fois que le Géant tombait sur la Terre qui lui avait donné naissance, il se relevait aussitôt. Héraclès le transporta sur ses épaules dans un autre pays et le tua d’un coup de flèche. 2° D’après une autre légende, Alcyonée était un beau jeune homme de Delphes qui fut choisi par le sort pour être donné en pâture à Lamia, un affreux monstre qui ravageait le pays. Sur le chemin qui le conduisait au sacrifice, Alcyonée croisa un autre jeune homme, Eurybatos, qui, pris d’amour pour lui, s’offrit à être sacrifié à sa place. Parvenu devant l’antre du monstre, Eurybatos réussit à saisir Lamia et à lui fracasser la tête. A la place du monstre jaillit une source qui prit le nom de Sybaris.
- Allégories. Sans généalogie et sans mythe, les allégories sont les représentations divinisées d’abstractions morales comme la Vertu, politique comme la Paix ou la Victoire, sociales comme la Pauvreté, physiques comme la Santé. Inconnues pour la plupart des Grecs, elles apparaissent tardivement chez les Romains, qui, peu à peu, les ont multipliées, leur ont élevé des statues et dédié des cultes, parfois même des temples qui mettent en valeur leurs caractères et leurs attributs respectifs.
- ALOADES. On donne ce nom à Éphialtès et Otos, fils de Poséidon et d’Éphimédie. A neuf ans, ils se distinguaient déjà par leur taille gigantesque. Pleins d’une audace démesurée, ils entreprirent d’entasser l’Ossa sur l’Olympe, et le Pélion sur l’Ossa, afin d’atteindre le séjour des dieux et de leur ravir les deux déesses Artémis et Héra, dont ils étaient épris. Ils commencèrent par enchaîner Arès dans un pot de bronze, d’où le dieude la Guerre ne fut délivré par Hermès que quelque treize mois plus tard. Mais les Aloades ne purent mettre leur projet à exécution. Irrité par leur présomption, Apollon les perça de ses flèches. On prétend aussi qu'Ar-témis, sous la forme d’une biche, passa rapidement entre eux deux : aussitôt, Éphialtès et Otos lancèrent chacun leur javelot, manquant l’animal mais se tuant l’un I'autre. Un châtiment exemplaire leur fut infligé aux Enfers. On les I ia avec des serpents à une colonne autour de laquelle une chouette ulule lugubrement.
- ALOPÉ. Roi d'Éleusis en Arcadie, Cercyon, fils d’Héphaïstos, avait une fille, Alopé, qui fut séduite par Poséidon. N’osant avouer sa faute, la malheureuse mit au monde un enfant qu’elle abandonna aussitôt. Le nouveau-né fut allaité par une jument et recueilli ensuite par des bergers, qui constatèrent qu’il était enveloppé de langes princiers. Cette nouvelle parvint aux oreilles de Cercyon, qui découvrit ainsi la faute de sa fille. Il la fit mettre à mort en l’enterrant vivante, mais les dieux, pris .de pitié, la changèrent en source.
- ALPHÉE. Ce dieu-fleuve de l’Élide, fils d’Océan et de Téthys, aperçut un jour la nymphe Aréthuse qui, pour se délasser de la chasse, prenait un bain dans ses eaux. Éperdu d’amour, il se mit à la poursuivre jusque dans l’île Ortygie, où il allait la rejoindre, quand Artémis, prise de pitié, changea sa compagne en fontaine. Cependant, le dieu ne renonça pas, et, traversant la mer, il alla mêler ses eaux aux ondes tant aimées de la nymphe-fontaine. A cette légende, on en ajoute une autre : Artémis, elle-même poursuivie par Alphée, s’enduisit le visage de vase, et ses compagnes firent de même. Le dieu, incapable de la reconnaître, rebroussa chemin sous les rires moqueurs des nymphes.
- ALTHÉE. Mariée au roi de Calydon Œnée, Althée est la mère d’un grand nombre d’enfants, parmi lesquels la légende a surtout retenu les noms de Méléagre et de Déjanire. Mais on dit aussi de cette dernière qu’elle avait été engendrée par Dionysos, ce dieu amoureux d’Althée ayant demandé à Œnée de lui prêter son épouse. En récompense, Œnée aurait reçu un plant de la vigne, jusqu’alors inconnue dans son royaume. Après la chasse du sanglier de Calydon, Althée se pendit pour avoir volontairement causé la mort de Méléagre.
- AMALTHÉE. Selon plusieurs traditions, Amalthée était la nymphe qui recueillit Zeus lorsque Rhéa l’eut soustrait à la voracité de son père Cronos. Amalthée transporta l’enfant sur le mont Ida. Il y fut nourri du lait d’une chèvre avec la peau de laquelle il se fit, par la suite, un bouclier. Mais, suivant d’autres versions de la même légende, Amalthée est le nom de la chèvre qui allaita l’enfant divin, lorsque l’adoptèrent les nymphes de l’lda. Le nourrisson divin était déjà doué d’une telle vigueur qu’un jour il cassa l’une 'des cornes de l’animal dévoué. Il l’offrit aux nymphes compatissantes, leur promettant qu’elle s’emplirait de tout ce que ces déesses pourraient désirer. Telle est l’une des origines mythiques de la fameuse « corne d’abondance », l’autre se rattachant à la légende du dieu-fleuve Achéloos.
- AMATA. Épouse de Latinus, roi du Latium, Amata avait donné le jour à un fils, qui mourut en bas âge, puis à une fille, Lavinie, qu’elle projetait d’unir à son neveu Turnus, roi des Rutules. Mais les oracles en décidèrent autrement : le roi Latinus accorda sa fille à Énée, qui venait de débarquer sur les côtes de ses États. Hostile au héros troyen et à ses compagnons, Amata poussa Turnus à leur déclarer la guerre. Mais le sort de la guerre devait être favorable aux étrangers et fatal à Turnus, qui périt au cours d'une bataille. Lorsqu'elle apprit la défaite et la mort du chef des Rutules, Amata se suicida.
- AMAZONES. Les Amazones appartenaient à une race fabuleuse de femmes guerrières qui, selon les mythographes anciens, vivaient dans le Caucase et en Asie Mineure, au bord de la rivière Thermodon, où elles fondèrent la ville de Thémoscyre. Gouvernées par une reine, les Amazones n'acceptaient la présence des hommes qu'une fois l'an, pour perpétuer leur race et, dit-on, mettaient à mort leurs nouveau-nés mâles. Montées sur des chevaux, protégées par une armure et un casque, elles parcouraient les contrées d'Asie Mineure, vivant de pillage et de rapine. On brûlait la mamelle droite de ces magnifiques tireuses à l'arc, pour faciliter leurs mouvements au cours des combats. De nombreux héros Iuttèrent contre ces femmes aussi étranges que cruelles. Héraclès fut chargé par Admète, la fille d'Eurysthée, d'aller ravir à la reine des Amazones, Hippolyte, la ceinture enchantée dont Arès lui avait fait présent. Elle acceptait de donner cet objet au héros lorsque Héra, métamorphosée elle-même en Amazone, parcourut l’Asie Mineure, clamant qu'Héraclès voulait enlever la reine. Aussitôt, toutes les Amazones prirent les armes, et, au cours de la lutte, Héraclès tua Hippolyte. Sous le règne de Thésée, les Amazones envahirent l’Attique et assiégèrent Athènes pour se venger du rapt de leur reine Antiope. Mais les Athéniens les repoussèrent. S’étant aventurées en Lycie, elles furent également vaincues par Bellérophon. Pausanias mêle leur légende à celle de la guerre de Troie. Sous la conduite de leur reine Penthésilée, les Amazones vinrent au secours de Priam, sur le point d’être défait par les Grecs. Mais leur reine, ayant été mise à mort par Achille, elles cessèrent aussitôt le combat. Aimant la chasse et les exercices violents, elles vénéraient tout spécialement l’Artémis d’Éphèse, déesse aux multiples mamelles, en l’honneur de laquelle elles furent les premières à instituer un culte.
- Ambroisie. Homère considère l’ambroisie comme la nourriture des dieux. A base de miel, elle entrait dans de nombreuses préparations, allant des parfums les plus suaves aux liqueurs les plus savoureuses. Elle possédait des propriétés magiques qui rendaient les dieux invulnérables et assuraient aux hommes, admis dans les rangs des héros, la jeunesse éternelle, le bonheur parfait et l’immortalité. Souvent, l’ambroisie était servie en même temps que le nectar, boisson sucrée provenant de la distillation raffinée de certaines plantes. amitié. Divinité allégorique honorée en Grèce comme à Rome, l’Amitié était représentée sous les traits d’une jeune femme à la robe à moitié agrafée sur le côté, couronnée de fleurs ou de rameaux de myrte, et tenant dans une main un pampre chargé de raisins.
- Amours. Sous l’Empire romain, on s’est plu à décrire ou à représenter les Amours sous les traits de petits angelots ailés, compagnons habituels de Vénus, qui l’assistaient dans sa toilette. Ils jouaient de la musique. Ils se livraient même, pour se distraire, à des plaisirs violents comme la chasse ou la forge des armes. Ils symbolisèrent bientôt les saisons, et on les figura dans des attitudes diverses et typiques, suivant l’époque de l’année : en moissonneurs ou en vendangeurs, par exemple. Les peintures de Pompéi ont multiplié les Amours dans les scènes mythologiques qu’on y trouve. Elles les ont fait intervenir, en tant que génies bienfaisants, dans les sentiments qui unirent Hélène à Pâris, Ariane à Dionysos, ou Mars à Vénus.
- AMPÉLOS. Fils d’un satyre et d’une nymphe, personnification de la vigne, Ampélos, compagnon de Dionysos, mourut fort jeune, tué par un taureau. D’autres versions de sa légende prétendent qu’il tomba des branches, couvertes de pampres, d’un orme sur lequel il avait grimpé, afin d’y cueillir des grappes de raisin. A la prière de Dionysos, il fut placé dans le ciel au nombre des constellations.
- AMPHIARAOS. Fils d’Œclès et d’Hypermnestre, Amphiaraos avait pour arrière-grand-père le devin Mélampos, et avait hérité de son ancêtre le don de prophétie. Mais il possédait également de solides qualités de courage et d’endurance, et il put être mis au rang des héros. Ayant chassé Adraste du trône d’Argos, il finit par se réconcilier avec lui et épousa sa sœur Ériphyle, qui mit au monde Alcméon et Amphilocos, ainsi que deux filles. Après avoir pris part à la chasse du sanglier de Calydon, à l’expédition des Argonautes, il fut sollicité pour aller combattre avec six autres chefs contre Thèbes. Amphiaraos, qui prévoyait la malheureuse issue de l’expédition et sa mort prochaine, refusa. Cependant, une convention avait été établie entre lui et Adraste, qui stipulait qu’en cas de contestation Ériphyle servirait d’arbitre. Polynice, connaissant la coquetterie de cette femme, lui fit cadeau du collier que les dieux apportèrent à Harmonie, lors de ses noces avec Cadmos. Séduite, Ériphyle ordonna à Amphiaraos de partir sur-le-champ contre Thèbes. Amphiaraos s’inclina et demanda à ses fils de le venger plus tard. Les Argiens, comme Amphiaraos l’avait prévu, furent vaincus et s’éloignèrent en hâte de Thèbes. Zeus, au cours de cette fuite, ouvrit la Terre d’un coup de foudre, et Amphiaraos disparut. Le dieu des dieux lui accorda cependant l'immortalité et le pouvoir de continuer des oracles à Argos et en Attique.
- AMPHICTYON. Ce second fils de Deucalion et de Pyrrha n'est pas aussi célèbre que son frère Hellen, père de tous les Grecs, mais il joue un rôle important dans le mythe de la fondation d’Athènes. Roi de l’Attique, il lui donna en effet son nom et la consacra à la déesse Athéna, créant aussi la Ligue amphictyonique, qui rassemblait en une même communauté, religieuse puis politique, les douze plus grandes cités de la Grèce. Roi très pieux, il reçut Dionysos à sa cour et fut le premier, rapporte une anecdote, à prescrire sagement de mêler l’eau et le vin.
- AMPHILOCHOS. Avec Alcméon, Amphilochos, l’un des deux fils du devin Amphiaraos, époux d’Ériphyle, participa à l’expédition des Epigones et, à son retour, aida peut-être son frère à tuer leur mère. Pourtant, les Érinyes qui s’acharnaient sur Alcméon laissèrent Amphilochos en paix. Possédant, comme son père, le don de prophétie, il combattit contre Troie et seconda le devin officiel des Grecs, Calchas. Puis, parti en Cilicie, il fonda Mallos, mais il se disputa la souveraineté de cette ville avec un autre devin, Mopsos. Dans un combat singulier, tous deux périrent. Toutefois, leurs âmes se réconcilièrent et rendirent des oracles. Les questions des solliciteurs étaient inscrites sur des tablettes et la réponse leur était donnée par les rêves.