ADONIS, ADRASTE, AÉDON, AGAMÈDE
- ADONIS. Le mythe d’Adonis est originaire de Syrie. Avant de parvenir en Grèce, il a subi des modifications en Égypte et à Chypre. Fils de Cinyras, roi de Chypre, et de Myrrha, transformée en un arbre à myrrhe, Adonis fut recueilli par Aphrodite, qui le confia à Perséphone. La reine des Enfers s'éprit du jeune garçon et refusa de le rendre. Aphrodite, qu'Adonis ne laissait pas indifférente non plus, se plaignit auprès de Zeus, et le dieu des dieux décida qu'Adonis serait confié à Perséphone, un tiers de l'année, un autre tiers à la déesse Aphrodite et que, pour le dernier tiers, il serait libre de choisir lui-même son lieu de séjour. Mais la passion de la déesse de l'Amour suscita la jalousie d'Arès, son amant (ou celle d'Apollon, ou d'Artémis, suivant d'autres mythographes). Adonis fut attaqué par un sanglier, envoyé par l'un de ces dieux, qui lui fit d'un coup de boutoir une blessure mortelle à l'aine. Sur cette mort pleurée par Aphrodite, les artistes et les poètes ont rivalisé d’imagination et de lyrisme. Le sang d’Adonis se changea en anémone, la première et éphémère fleur du printemps, tandis que le sang d’Aphrodite, qui s’échappait des égratignures qu’elle s’était faites après des ronces dans sa hâte de porter secours à son amant, colora les roses blanches en rouge. Jamais dans un mythe symbole ne fut plus apparent. Adonis est l’image de la végétation qui descend au royaume des morts rejoindre Perséphone en hiver, et revient sur terre au printemps s’unir à l’amour pour s’épanouir et fructifier seul en été. Il représente la mort et la résurrection de la nature sans cesse renouvelée au fil des ans.
- ADRASTE. La légende de ce roi est liée à l’expédition des Sept contre Thèbes, au cours de laquelle il joua un rôle prépondérant. Jeune encore, il fut obligé de fuir Argos et de rejoindre à Sicyone le roi Polybos, auquel il succéda. Il ne tarda pas à se réconcilier, au moins en apparence, avec Amphiaraos, le meurtrier de son père, à qui il offrit en mariage sa sœur Ériphyle; puis il recouvra la souveraineté sur l’Argolide. Il maria ensuite ses deux autres sœurs Argia et Déipylé, la première à Polynice, qui venait d’être chassé du trône de Thèbes par son frère Étéocle, la seconde à Tydée, qui, après un meurtre, avait dû s’enfuir à Calydon. Adraste résolut, devant les doléances de son hôte, de rétablir Polynice dans ses droits souverains sur Thèbes, et il fut le principal animateur de la guerre des Sept Chefs, passant outre à une prédiction d’Amphiaraos, qui annonçait la mort de tous ceux qui s’engageraient dans cette guerre, à l’exception d’Adraste lui-même. La prédiction se révéla juste : Polynice, Tydée, Amphiaraos, Capanée, Hippomédon, Parthénopaeos périrent au cours de la lutte. Adraste put regagner ses États grâce à la rapidité de son cheval Arion, cadeau d’Héraclès. La tradition veut que le roi ait pris part à la seconde expédition contre Thèbes, celle des Épigones, avec les fils des six héros morts. Cette fois-ci la victoire fut totale pour l’Argien; mais son fils Ægialée périt et, de chagrin, Adraste le suivit bientôt dans la mort.
- AÉDON. Homère raconte qu’Aédon était la fille de Pandaréos et la femme du roi thébain Zéthos. Elle n’avait qu’un seul fils, ltylos, tandis que sa belle-sœur, Niobé, avait mis au monde six fils et six filles. Prise d’un accès de jalousie maladive, Aédon projeta le meurtre d’un de ses neveux; mais elle tua par erreur son propre fils. Zeus pour apaiser sa douleur la métamorphosa en rossignol.
- AÉROPÉ. Fille de Catrée, roi de Crète, et femme de Plisthène, la légende a retenu le nom d’Aéropé parce qu’elle fut la glorieuse mère de Ménélas et d’Agamemnon. Remariée, elle périt au cours de la lutte qui Opposa Atrée à Thyeste.
- AESON. Fils de Tyro et de Créthée, fondateur du royaume d’lplcos, Aeson succéda à son père et, marié à Alcimédé, eut un fils, Jason. Cependant, son demi-frère Pélias lui ravit son trône, le retint prisonnier, et envoya Jason conquérir la Toison d’or, en espérant que ce dangereux héritier du trône ne reviendrait pas vivant d’une aussi redoutable expédition. On annonça, en effet, bientôt la mort de Jason, et Pélias n’hésita pas à faire périr Æson. Il lui permit toutefois de se donner la mort en buvant du sang de taureau. En apprenant cette tragique nouvelle, Alcimédé se pendit. Mais Jason n’avait point péri, et certains disent qu’Æson fut ressuscité par Médée, qui, à l’aide d’un philtre magique, lui rendit également la jeunesse.
- AETHRA. Épouse d’Égée, Aethra s’unit également à Poséidon. Thésée, son fils, revendiquera pour père tantôt le roi d’Athènes, tantôt le dieu. Æthra vécut en Attique, mais fut enlevée, quelques années après la mort de son époux, par les Dioscures, qui l’emmenèrent en esclavage et la mirent au service d’Hélène. Après la victoire des Grecs sur la cité troyenne, elle fut délivrée par ses petits-fils, Démophon et Acamas.
- AETOLOS. Endymion, roi d’Élide, avait de nombreux fils. Afin d’assurer sa succession, il proclama que le trône reviendrait à celui qui serait le vainqueur dans une course de char. Épéios gagna et devint roi. Ses frères s'enfuirent tous, sauf Ætolos, qui succéda normalement à Épéios. Cependant, au cours des jeux célébrés en l'honneur d’Azan, fils d’Arcas, le char d’Ætolos renversa accidentellement celui d'Apis, fils de Phoronée; ce dernier fut tué. Banni pour ce meurtre involontaire, Ætolos se réfugia au pays des Curètes, sur le territoire de Corinthe, dont il devint le roi et qui prit en son honneur le nom d ’Étolie.
- AGAMÈDE. Avec son beau-fils Trophonios, Agamède fut l’un des plus célèbres architectes légendaires de la Grèce antique. On lui doit notamment les plans de nombreux temples qui furent l’orgueil des cités de Delphes et de Thèbes. Le roi Hyria le convoqua en Béotie et lui demanda de construire une demeure où il lui serait possible de cacher ses trésors. Poussé par le lucre, Agamède s’arrangea avec Trophonios pour qu’une des pierres du bâtiment pût s’enlever facilement; il leur fut ainsi aisé, chaque nuit, de piller impunément le trésor. Hyria, qui voyait ses richesses diminuer, appela l’architecte Dédale à son secours. Celui-ci tendit un piège dans lequel Agamède se trouva pris. Afin d'éviter d'être dénoncé, Trophonios coupa la tête d'Agamède et s'enfuit. Pindare et Plutarque rapportent une tout autre tradition. Ayant achevé de construire un temple à Delphes, Agamède reçut d'Apollon le conseil de se livrer pendant six jours à la joie de vivre; au septième jour, il serait récompensé pour son ouvrage. Le septième jour, en effet, Apollon lui accorda la mort comme l'un des plus grands bienfaits qui puissent être offerts à un mortel.
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- « La véritable condition d'un véritable poète est ce qu'il y a de plus distinct de l'état de rêve. Je n'y vois que recherches volontaires, assouplissement des pensées, consentement de l'âme à des gênes exquises, et le triomphe perpétuel du sacrifice. » Paul Valéry, « Au sujet d'Adonis ». A la lumière de votre expérience de lecteur, vous commenterez et illustrerez ce propos.
- Définition: ADONIS, substantif masculin.
- Adonis
- ADONIS n.
- Adonis - mythologie.