Adolfo ARRIETA
Adolfo ARRIETA Né en 1942 à Madrid (Espagne). Le Crime de la toupie (cm, 1965-66), L’Imitation de Lange (cm, 1966-67), Le Jouet criminel (cm, 1970), Le Château de Pointilly (moyen métrage, 1971-72), Les Intrigues de Sylvia Couski (1974), Tam-tam (1975), Flammes (1978), Grenouilles (1983). L’originalité du travail d’Arrieta, peintre avant d’être cinéaste, tient en ses débuts à son caractère artisanal et onirique. Artisanal, l’image y méconnaît les éclairages et les décors de studio: rues, chambres, appartements, tout y parle du cadre de la vie quotidienne et de l’atmosphère morale oppressante de Madrid sous la férule du franquisme. Mais onirique aussi, ailes de papier, toupie obsessionnelle, personnages somnambuliques, tissent l’atmosphère fantasmatique de toutes les transgressions. Par contraste, Les Intrigues de Sylvia Couski apparaît comme un film de coloriste. Œuvre baroque, il se construit autour du thème de la séduction, celle que suscite le simulacre de féminité du travesti. L’intrigue importe si peu que le récit, déconstruit, ignore la clôture du dénouement. Baudelairien, ce film l’est par la fascination pour l’artifice, pour Paris, la poétique des lieux, mais aussi par le décadentisme de la peinture d’une faune cosmopolite qui hante les terrasses, les soirées et les galeries d’avant-garde de la Rive gauche. Avec Tam-tam, Arrieta plongera dans un autre tourbillon de vies marginales: New York. Dérision et séduction, document sociologique et artifices de mise en scène, les films d’Arrieta appartiennent au cinéma de la modernité dysnarrative, sans qu’il faille pour autant établir un lien avec le courant issu du Nouveau Roman.