ABSURDE
ABSURDE, adj. ♦ 1° Sens précis. Qui viole les lois de la logique. — Idée absurde. Dont les éléments sont incompatibles (cercle carré) : en réalité ce n’est pas une idée, mais du néant de pensée, rien. — Jugement absurde. Qui contient une inconséquence (ce corps est immatériel), et consiste à poser une idée absurde. — Raisonnement absurde. Contraire aux lois de la logique, contradictoire. ♦ 2° Sens vague, et moderne. Difficile à comprendre. Sartre a abusé de ce terme : « Le mot d’absurdité vient à présent sous ma plume » : confusion entre l’absurdité et la complexité, le tragique de l’existence ; c’est une décision arbitraire qui fait dire que la condition humaine est absurde. 4°. — Le mystère (voir ce mot) n’a rien à voir avec l’absurdité : c’est plutôt le rejet du mystère qui conduit à des thèses « absurdistes » telles que celle de Sartre. ♦ 3° Raisonnement par l’absurde : apagogique.
absurde, qui est dépourvu de sens. — L'expérience de l'absurde serait, selon Sartre et Camus, l'expérience authentique de l'existence. L'absurde a pris tour à tour, dans la philosophie existentialiste, l'aspect de I' « angoisse » chez Heidegger, l'absence de toute raison valable de vivre chez Sartre, de l'incohérence de notre condition chez Camus, d'« échec fatal » chez Jaspers. Toutefois, Sartre, à la suite de Camus, en vient à voir dans l'action le seul refuge contre l'absurde et la seule manière de donner un sens, fût-il partiel, à notre existence. Le « mythe de Sisyphe », dont Camus a fait un de ses thèmes de méditation, conte l'histoire d'un homme condamné à pousser un rocher en haut d'une colline, d'où ce rocher retombe sans cesse au bas de la pente; il illustre le sentiment de l'absurdité d'une existence qui requiert toujours notre effort, en appelle à notre volonté, sans pouvoir être réglée et réalisée une fois pour toutes. Le sentiment de I' « absurde » implique une révolte sourde que ne connaît point le « scepticisme », qui considère le non-sens de la vie et des choses avec une certaine sérénité.
ABSURDE 1. Qui est contraire à la logique, qui viole les règles du raisonnement (un jugement absurde conduit à des incohérences). 2. Pour l’existentialisme, le monde même est, absurde car il n’a ni sens ni but. 3. Bien que raisonnement et absurde s’opposent (cf. sens 1), on parle de raisonnement par l’absurde quand on prouve une proposition P en montrant que sa contradictoire non-P mène à une erreur ou à une contradiction. Absurde Du latin absurdus, « discordant », « dissonant » (dérivé de surdus, « sourd ») Ce qui est contraire aux lois de la raison ou au bon sens. Pour les existentialistes, l’absurde désigne l’expérience par laquelle l’homme découvre le caractère contingent et gratuit de sa propre existence. • En mathématiques, la « démonstration par l'absurde » consiste à établir la vérité d'une proposition en démontrant la fausseté (l'absurdité) de la proposition contradictoire. • La volonté, telle que la dépeint Schopenhauer, est une poussée absurde et opiniâtre qui ne peut jamais atteindre son but. ABSURDE (adjectif et n. m., étymologie : qui détonne, discordant). 1. — Qui est contraire au sens commun, à la raison ; # faux ; par extension, qui viole les lois logiques. 2. — Pour les existentialistes, désigne la facticité, l’étrangeté de l’univers, son absence de sens, ou son mystère. 3. — Démonstration par l’absurde : pour démontrer p, consiste à montrer que non-p mène à une contradiction. 4. — Réduction à l’absurde : consiste à rejeter une assertion, parce que ses conséquences sont absurdes.
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