ABOYER (étymologie)
ABOYER: en latin classique, «aboyer» se disait latrare mais le latin populaire préféra un terme plus proche de l'onomatopée ; il employa le verbe baubari (où la première syllabe bau le u se prononce ou en latin faisait penser à l'aboiement du chien). Le verbe baubari a dû donner le composé abbaubiare ou peut-être abbiare, devenu, par simplification du b, abaier en ancien français ; le mot s'est orthographié ainsi jusqu'au XVIIe siècle. La diphtongue au, de abbaubiare, après disparition du b, se trouva sous l'influence du yod (i). La combinaison donne le son wa, orthographié oi par tradition. Le y correspond au son oi + la semi-voyelle qui s'articule avec er. D'où : aboyer. Le passage de ai à oi qu'on observe entre abaier et aboier (devenu aboyer) s'observe aussi entre abai (ancien français) et aboi, terme moderne mais qui, sauf dans l'expression «être aux abois» empruntée à la vénerie, est remplacé par aboiement (ancien français abae-ment). Noter encore le terme aboyeur avec, entre autres, ce sens : «crieur qui annonce les invités dans une réception».