ABBÉ (étymologie)
ABBÉ: par le grec puis le latin, abbé vient de l'araméen abba. L'ara-méen était la langue parlée dans la Palestine antique. Ce fut la langue du Christ. Celui-ci s'écria dans son agonie au Jardin des Oliviers : «Abba», «Père ! ». Le mot signifie donc père et Paul le redit dans l'épître aux Romains : « Vous avez reçu un esprit d'adoption grâce auquel nous crions : Abba, Père» (8,16). En latin, le mot abbas, génitif abbatis, a donné l'accusatif abba-tem (voir encadré sur la déclinaison, p. 123) qui n'était plus perçu que sous la forme abbate dès la fin de l'Antiquité. Le e final est lui-même tombé dans la langue vulgaire. En ancien français, le a initial est resté intact ; le second a, accentué, est devenu un é (fermé) et, à la finale, la dentale t s'est affaiblie en d : d'où une orthographe abed. Le français moderne a restitué les deux b. On trouvera dans la famille de ce mot: abbaye, du mot latin abbatia inventé au XIe siècle, avec des formes abadie ou abeie en ancien français, abbesse, mot tiré également d'un féminin latin abbatissa inventé au Moyen Age sur le masculin abbas, abbatial (qui appartient à l'abbé, à l'abbesse ou à l'abbaye).
Liens utiles
- C.E. 10 mai 1912, Abbé BOUTEYRE, Rec. 553, concl. Helbronner
- C. E. 19 févr. 1909, Abbé OLIVIER, Rec. 181
- L'ABBÉ PRÉVOST ROMANCIER
- L'abbé Prévost et L'histoire d'une passion : Manon Lescaut.
- L'abbé d'Aubignac écrivait en 1657 dans sa Pratique du théâtre: Les poètes tragiques prennent de l'Histoire ce qui leur est à propos et y changent le reste pour en faire leurs poèmes, et c'est une pensée bien ridicule d'aller au théâtre pour apprendre l'Histoire. Discuter cette théorie et examiner si elle s'applique au théâtre de Corneille ?