ABBAYE
ABBAYE Aux temps héroïques de l’Église, la vie érémitique constituait la forme la plus prisée du monachisme. Or le pouvoir ecclésial ne voyait pas toujours du meilleur œil ces religieux engagés, certes, mais rarement disciplinés. Aussi a-t-il canalisé ce mouvement en favorisant le cénobitisme, qui organise la vie en communauté au sein d’un monastère selon une règle. L’abbaye est un monastère ou un groupe de monastères indépendant dans sa gestion au plan temporel comme au plan spirituel mais dont les abbés (ou abbesses) relèvent directement du pape. Ce sont souvent d’importantes seigneuries temporelles, enrichies par les dons des fidèles et une gestion volontiers novatrice, et dont les bénéfices peuvent d’ailleurs aller à des laïcs .
abbaye, monastère dirigé par un abbé ou une abbesse. A la naissance du monachisme, elle est composée d'un ensemble de cabanes, puis de constructions autour de cours et d’une chapelle, le plus souvent entourées d’une muraille fortifiée. Le plan évolue et comporte des annexes (cours, jardins et champs) permettant à l'abbaye de vivre entièrement sur elle-même. Les bâtiments importants et nombreux s'ordonnent autour d’un cloître fait pour l'ambulation, de plan carré ou rectangulaire, formé d’une cour gazonnée entourée de galeries couvertes : ce sont le réfectoire, la salle capitulaire, le chauffoir, les dortoirs ou cellules, et le logis de l’abbé, parfois la bibliothèque et les scriptuaria. Dans d'autres ailes sont disposés les cuisines, celliers, boulangeries, ateliers de toutes sortes, infirmeries, pharmacies, bains, maison des domestiques, porterie, maison des hôtes et généralement un vivier, car les moines consommaient beaucoup de poissons. Chez les chartreux, chaque moine a sa petite maison comprenant sa cellule, son oratoire et son jardinet. En Occident, l’ordre des Bénédictins a multiplié les abbayes, particulièrement au Moyen Age. Certaines, devenues très importantes, ont sous leurs ordres des prieurés. Elles ont subi des réformes successives : clunisienne, cistercienne, trappiste et de Saint-Maur. Les chanoines de Saint-Augustin ont aussi leurs filiales et leurs réformes, ainsi que de nombreux ordres religieux, mendiants ou non. Lorsque les abbayes tombaient en «commende», leurs bénéfices étaient alors donnés à de simples clercs et même parfois à des laïcs, et ce, malgré les interdictions de l’Eglise. Les «abbés commendataires» ne résidaient pas dans l'abbaye. Les abbayes, qui ont joué un si grand rôle depuis le haut Moyen Age jusqu'à la Renaissance, ont peu à peu perdu de leur influence. En France, elles ont toutes été supprimées à la Révolution et leurs bâtiments ont été en partie ou totalement détruits, ou bien ont reçu une autre destination. Mais les abbayes existent toujours et restent dans les pays chrétiens des lieux de silence, de travail. et de prière qui attirent les mystiques désireux de fuir 1e monde. Il y a même de nos jours un certain renouveau dans le protestantisme, qui a créé une abbaye d'hommes à Taizé, en Sâone-et-Loire, dans la grande ombre de Cluny
Liens utiles
- En y mêlant de la fantaisie romanesque, Rabelais nous a donné dans l'abbaye de Thélème son idéal de vie. Des gens « libères, bien nés et bien instruits » y font « ce qu'ils veulent ». C'est-à-dire qu'ils lisent, étudient, écrivent en vers et en prose, chantent, se donnent des concerts, jouent et chassent, etc. Vous vous demanderez dans quelle mesure Montaigne se serait accommodé de la Thélème de Rabelais.
- abbaye n.
- Dans le chapitre 55 de Gargantua, Rabelais imagine une société idéale, l'abbaye de Thélème. A votre tour, décrivez un monde idéal à travers lequel vous ferez implicitement la critique de notre société.
- BAVUNDILANGA PRISCA 601feuille1Commentaire Abbaye
- D'après les textes étudiés en classe et les oeuvres lues, montrez que l'utopie est une nécessité à toute société. (Utopie de Thomas More, « l'abbaye de Thélème » Rabelais, les « Troglodytes » de Montesquieu, l'Eldorado de Voltaire).