La Fayette, Marie-Joseph Motier, marquis de
La Fayette, Marie-Joseph Motier, marquis de (Chavagnac 1757-Paris 1834); général et homme politique français. Orphelin de père et de mère à treize ans et héritier d'une rente de 120 000 livres, L. s'engage dans la carrière d'officier, mais quitte rapidement le service. Il s'enthousiasme pour les idées libérales : malgré l'opposition de sa famille, il décide de soutenir les Américains dans leur guerre d'indépendance avec une troupe de volontaires équipée à ses frais. Il se distingue dès les premiers combats et gagne à jamais le respect de ses nouveaux amis. En 1779, il rentre provisoirement dans son pays pour essayer d'obtenir une intervention plus énergique de la France en faveur des Américains. Accueilli en triomphateur, il est fêté par les milieux éclairés comme le champion d'une nouvelle ère et le « héros des Deux Mondes » : il devient l'incarnation de l'amitié franco-américaine. Ami de Necker, membre de la franc-maçonnerie, il paraît à l'avant-garde des idées nouvelles. Sa réputation est si grande que Louis XVI le nomme en 1787 membre de l'Assemblée des notables. Ayant été parmi les premiers à réclamer la convocation des Etats généraux, il y siège en 1789 comme député de la noblesse. Défenseur passionné de l'idée de liberté, et s'inspirant de la Constitution américaine, il présente à l'Assemblée nationale dont il devient président le 13 juillet 1789 un projet de Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Au lendemain de la prise de la Bastille, il reçoit le commandement de la garde nationale parisienne et lui fait adopter la cocarde tricolore. Il utilise ce poste pour protéger la famille royale à Versailles pendant les journées d'octobre 1789, et connaît son plus grand triomphe lors de la fête de la Fédération (14 juill. 1790). Bien que la fuite du roi l'ait mis dans une position difficile, il réprime la manifestation anti-royaliste du Champ-de-Mars en faisant tirer sur le peuple (17 juill. 1791), ce qui porte un coup sévère à sa popularité. Après la dissolution de l'Assemblée nationale, il démissionne de son poste de chef de la garde nationale (8 oct. 1791). Le roi le place à la tête d'une des trois armées chargées de repousser l'invasion étrangère. Irrité de la journée du 20 Juin, il proteste en vain devant l'Assemblée législative, puis, après le 10 Août, contre la suspension du roi. Reconnaissant que ses troupes ne le soutiennent pas, il décide de fuir en passant à l'étranger (19 août 1792). Il restera des années en captivité chez les Prussiens et les Autrichiens jusqu'à ce que Napoléon obtienne sa libération en vertu d'un article spécial du traité de Campo-Formio (1797). Il rentre en France après le 18 Brumaire, mais se tient à l'écart de toute activité politique sous le Consulat et l'Empire. Devenu membre de la Chambre des représentants durant les Cent-Jours, il provoque l'abdication de Napoléon. Pendant la Restauration, il se met à la tête de l'opposition libérale et défend énergiquement à la Chambre (1818-1824 et 1827-1830) la liberté des personnes et celle de la presse. Lorsque éclate la révolution de 1830, il est à nouveau acclamé chef de la garde nationale et contribue de manière capitale à l'avènement au trône de Louis-Philippe. Il n'hésite cependant pas à se mettre une nouvelle fois à la tête de l'opposition libérale lorsqu'il remarque que la politique de la monarchie de Juillet, avec la venue aux affaires de Casimir Perier, ne correspond pas à ses idées.
Bibliographie : M. Vandal et P. Lesourd, La Fayette ou le Sortilège de l'Amérique, 1976 ; R. de Castries, La Fayette, 1981.
LA FAYETTE, Marie Joseph Paul Yves Roch Gilbert MOTIER, marquis de (Chavaniac, 1757-Paris, 1834). Général et homme politique français, il fut le héros de trois révolutions, celle de l'indépendance américaine, celle de 1789 et celle de 1830. Jeune lieutenant (1773), il s'enthousiasma pour la cause des insurgés américains en révolte contre l'Angleterre, partit combattre en Amérique et contribua à l'engagement français dans la guerre d'indépendance. De retour en France en 1782, il participa à la vie publique en devenant membre de l'assemblée des notables en 1787. Défenseur des idées de la philosophie des Lumières, franc-maçon, favorable au doublement du Tiers État, il fut un des premiers à demander la convocation des États généraux. Député de la noblesse de Riom, en 1789, très populaire, il fut nommé après la prise de la Bastille, commandant de la milice parisienne - la garde nationale - et fit adopter la cocarde tricolore. Monarchiste libéral, partisan d'une réconciliation entre le roi et la Révolution, il devint après les journées révolutionnaires des 5 et 6 octobre 1789, le personnage le plus considérable de France, et la fête de la Fédération (14 juillet 1790) marqua le sommet de sa carrière révolutionnaire. Défenseur de la Révolution, à la fois contre les aristocrates et les sans-culottes trop radicaux, La Fayette s'aliéna les révolutionnaires, après la fuite du roi à Varennes, en donnant l'ordre de tirer sur le peuple lors de la manifestation républicaine du Champ de Mars (17 juillet 1791) venue demander la déchéance du roi. Après s'être séparé des jacobins et avoir constitué le Club très modéré des feuillants, il reçut le commandement de l'armée du centre, puis du nord après la déclaration de guerre du 20 avril 1792. Très hostile aux violences de la journée du 20 juin 1792, il menaça de faire marcher son armée sur Paris, pour défendre Louis XVI. Accusé de trahison (août 1792) et démis de son commandement, il décida de passer à l'ennemi mais, arrêté par les Autrichiens, il fut interné jusqu'en 1797. Rentré en France après le 18 Brumaire, il ne joua aucun rôle pendant la période napoléonienne, puis se rallia aux Bourbons en 1814. Député de la Seine-et-Mame durant les Cent-Jours, il fit partie avec Fouché de ceux qui demandèrent l'abdication de Napoléon Ier. Député de la Sarthe (1818), puis de Meaux ( 1827), il fut un opposant libéral très actif sous la seconde Restauration et joua un rôle important lors de la révolution de 1830, Commandant de la garde nationale (juillet 1830), il fut, avec Laffitte, le principal artisan de l'avènement au trône de Louis-Philippe Ier. Rejeté dans l'opposition, il resta jusqu'à sa mort hostile à l'évolution réactionnaire du régime de Juillet. Voir Barnave (Antoine), Mirabeau (Honoré), Mouvement (Parti du).
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- Marie Joseph Gilbert Motier, marquis de La Fayette1757-1834Orphelin richissime, mousquetaire noir à quatorze ans, lieutenant à seize ans, il devient,chez les insurgés américains, major général à vingt ans.
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