MOLITOR Franz Joseph
MOLITOR Franz Joseph. Philosophe allemand. Né le 8 juin 1779 à Oberursel, près de Francfort-sur-le-Main, mort à Francfort même, le 23 mars 1860. Ayant fait ses études de droit aux Universités de Mayence, D’aschaffenburg et de Marburg, il abandonna néanmoins cette discipline pour se consacrer à la philosophie et, plus particulièrement, à la philosophie de l’histoire; il fut, en effet, sinon l’un des créateurs, du moins l’un des écrivains les plus originaux ayant traité de cette branche des connaissances humaines. Disciple de Schelling et de Görres, ami des Brentano, idéaliste convaincu, Molitor ne pouvait admettre que les enfants juifs (Francfort a toujours été la ville où la population juive était plus dense que partout ailleurs en Allemagne) puissent être exclus des bienfaits de l’instruction, et que celle-ci puisse rester l’apanage des confessions chrétiennes. Grâce à l’appui des Brentano, de Günderode et de quelques autres amis influents, Molitor obtint, en 1804, l’ouverture d’une première école-témoin pour enfants Israélites, dont il assuma la direction avec Moriz Hess; parallèlement, il enseigna la philosophie au « Lyceum Carolinum ». Dans un discours prononcé à l’école juive en décembre 1807, il exposa ses idées pédagogiques, d’après lesquelles le but de l’éducation serait de créer chez l’enfant un esprit de synthèse fondé sur des notions de morale et de beauté. Les rapports constants de Molitor avec les milieux intellectuels juifs de Francfort l’amenèrent à s’intéresser à la philosophie hébraïque traditionnelle et, plus particulièrement, à la Kabbale . Catholique sincère, Molitor vit dans la tradition kabbalistique le moyen d’atteindre aux sources mêmes de la philosophie mystique chrétienne; ce fut là le point de départ de l’œuvre de sa vie : La Philosophie de l’histoire ou de la tradition . Cette œuvre de longue haleine lui demanda un travail énorme; en effet, si, après quatorze années d’études préparatoires, le premier volume parut à Francfort en 1827, les deux autres ne virent le jour respectivement qu’en 1834 et 1839, à Münster, où Molitor se retira lorsqu’il eut atteint la cinquantaine. ♦ « Si cet homme travaille aussi intelligemment qu'il écrit, il doit faire beaucoup de bien. » Goethe.