maturation

maturation, série de transformations qui conduisent un organisme à la maturité. Des hirondelles élevées dans de très petites cages, interdisant tout mouvement des ailes, effectuent leur premier vol sans aucune hésitation (D. A. Spalding, 1878 ; C. O. Whitman, 1919) quand la maturation organique a atteint un stade suffisant. De même, les enfants des Indiens Hopis, qui sont attachés sur des berceaux de bois pendant les premiers mois de la vie, se mettent à marcher au même âge que les enfants ayant eu la liberté de mouvements (W. Dennis). La maturation s’effectue dans tous les domaines de l’organisme : nerveux, musculaire, osseux, endocrinien. Tandis que la maturité est une notion statique, l’état terminal d’un développement, la maturation, est un processus dynamique, le mouvement du développement. Ce terme, qui était employé dans son sens original par les biologistes et les généticiens pour caractériser la période antérieure à la fécondation, a été popularisé par les travaux de A. Gesell sur la psychologie de l’enfant et étendu à toute l’évolution d’un organisme vers sa maturité. La maturation consiste en des changements de structure, dus essentiellement à l’hérédité et au développement physiologique et anatomique du système nerveux, qui sont surtout sensibles chez le fœtus et le nourrisson. Mais son rôle ne se limite pas aux premiers stades de la vie. Elle persiste jusqu’à l’expiration du potentiel de croissance d’un individu et entretient des relations étroites avec le milieu extérieur. D’après J. Piaget, la maturation du système nerveux fournit un certain nombre de possibilités qui se réalisent tôt ou tard (ou jamais) en fonction des expériences et de l’environnement. La maturation psychologique, par laquelle une personnalité adulte se forme, conduit l’individu à subordonner, progressivement, la recherche du plaisir au principe de réalité.